Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Nabil Benabdallah, a accusé le gouvernement, dimanche 22 décembre, de «favoriser des personnalités proches de la majorité pour des nominations à la tête de secteurs, d'institutions et de fonds publics, au mépris des critères objectifs requis.» Il a également dénoncé «des attaques sans précédent contre les institutions de gouvernance.» S'exprimant lors de la cinquième session de la commission centrale de son parti, M. Benabdallah a estimé que la corruption «s'est profondément enracinée sous l'exécutif actuel, engendrant non seulement une dégradation de la gouvernance mais également un coût social élevé pour les catégories les plus vulnérables ainsi qu'un coût économique significatif sur le produit intérieur brut.» «Akhannouch s'attaque à ces institutions, non pas parce qu'elles dysfonctionnent, mais parce qu'elles remplissent leur rôle» «Au lieu de remédier à ces dysfonctionnements et d'assainir le climat des affaires en instaurant une gouvernance transparente et en luttant contre la corruption et les privilèges indus, le gouvernement persiste dans son refus de coopérer avec les institutions de gouvernance», a déploré M. Benabdallah. «Pire encore, il s'attaque à ces institutions, non pas parce qu'elles dysfonctionnent, mais parce qu'elles remplissent leur rôle.» Le chef du PPS a également pointé du doigt des pratiques douteuses dans l'attribution de subventions publiques et d'informations économiques à des individus liés au gouvernement et aux partis de la majorité. Selon lui, le gouvernement «a multiplié les nominations de complaisance de proches du parti au pouvoir à des postes stratégiques en délaissant les standards d'objectivité nécessaires.» M. Benabdallah a critiqué, aussi, la conception gouvernementale de la lutte contre la corruption, qu'il a qualifiée de «réductrice» et «limitée à la simplification des procédures administratives.» Il a rappelé que le gouvernement a retiré du Parlement le projet de loi sur l'enrichissement illicite et a ignoré les appels à élaborer une législation encadrant les conflits d'intérêts, en conformité avec la Constitution. «Ce gouvernement incarne une normalisation inquiétante des conflits d'intérêts, désormais assumés et défendus publiquement, y compris par le chef du gouvernement lui-même devant le Parlement», a-t-il poursuivi. «Cette posture inédite porte une atteinte grave aux institutions et à la société, en contradiction flagrante avec l'article 36 de la Constitution.» M. Benabdallah a également dénoncé la persistance des pratiques de rente et de corruption, citant notamment les irrégularités confirmées par le Conseil de la concurrence dans le secteur des hydrocarbures. Selon lui, le nouveau pacte d'investissement et les systèmes de soutien mis en place risquent de devenir une nouvelle source de privilèges indus. En conclusion, le PPS a réitéré la nécessité de réformer le cadre législatif pour le rendre conforme à la Constitution, en interdisant définitivement le cumul entre les fonctions politiques et la gestion des affaires publiques, d'une part, et les activités économiques concurrentielles ou les commandes publiques, d'autre part.