A l'occasion de la Journée mondiale de la prévention des surdoses, l'Association de lutte contre le Sida (ALCS), l'Association nationale de réduction des risques des drogues (RDR Maroc) et l'Association Hasnouna pour le soutien aux usagers de drogues (AHSud) se mobilisent avec le ministère de la Santé pour promouvoir la réduction des risques d'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et le virus de l'hépatite C (VHC) chez les usagers de drogues. Les ONG ont appelé au respect de des droits de ces personnes et àla lutte contre la stigmatisation et la discrimination à leur encontre. Les trois associations ont renouvelé, dans un communiqué, leur soutien aux familles et aux proches de personnes ayant succombé à des overdoses, tout en soulignant la souffrance entrainée pour les usagés de drogue par la pandémie de la Covid-19, qui les prive de services qui leur sont destinés. Si la situation au Maroc est difficile à déterminer, faute de statistiques exactes, les associations rappellent que l'usage de drogue provoque chaque année près de 500 000 décès dans le monde, dont 30% dus aux overdoses. Les équipes spécialisées sur le terrain recensent, particulièrement dans le nord du Maroc, une augmentation du nombre de décès par overdoses. Le communiqué rappelle le besoin de mise à disposition de Naloxone aux usagés d'opiacées, afin de réduire le nombre d'overdoses mortelles. La Naloxone est un puissant antagoniste des récepteurs de la morphine qui permet de réveiller les sujets comateux, mais les lieux de consommations en sont privés, ce que déplorent ces associations. En plus de cette demande, le communiqué rappelle le besoin de développement de politiques luttant contre la stigmatisation et la discrimination des usagés de drogues, malgré les recommandations formulées par la consultation internationale commandée par le ministère de la Santé en novembre 2017. «Comme chaque année», les associations appellent à l'élaboration de mécanismes de suivi et de recensement des causes de décès des usagers de drogues, l'élargissement de la distribution de la Naloxone aux acteurs de terrain et aux consommateurs de drogues «en tant qu'outil unique de sauvetage des menaces d'overdose», la création d'une unité de communication et d'intervention d'urgence pour la lutte contre les overdoses, ainsi que la formation et la sensibilisation de tous les professionnels de la santé et intervenants communautaires sur le diagnostic, la prévention et la prise en charge de l'overdose.