Les secteurs sociaux tels que la santé et l'éducation pourraient bénéficier largement au même titre que les secteurs marchands des partenariats public-privé (PPP). La crise sanitaire a bien mis en évidence leur défaillance. Dans le cadre de son cycle de conférences, BMCE Capital a organisé en partenariat avec la BERD et Asafo&Co le mercredi 9 décembre 2020 un webinaire sous le thème : « Les partenariats publics -privés (PPP) au Maroc, un levier de relance économique et une opportunité pour les secteurs publics et privés ». Cette conférence en ligne a connu la participation d'experts de renom pour ne citer que Najat Saher, Adjoint au Directeur au sein de la DEPP, Houda Lahrech, Principal Banker au sein de la BERD et autres experts. Cet évènement a permis de présenter les partenariats publics-privés ainsi que d'échanger sur leur développement au Maroc au regard notamment des expériences internationales et sur leur rôle comme levier de relance et opportunité pour les entreprises. A travers cette rencontre virtuelle, BMCE Capital réaffirme son souhait d'accompagner activement la relance économique du Royaume dans cette période de crise pandémique, notamment en mobilisant les acteurs institutionnels et les entreprises autour de projets structurants et innovants pour le développement du pays. Les clés de réussite Les secteurs sociaux tels que la santé et l'éducation pourraient bénéficier largement au même titre que les secteurs marchands des partenariats public-privé (PPP), a souligné, mercredi, Najat Saher, Adjoint au directeur des Entreprises publiques et de la privatisation au ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration (MEFRA). Les PPP sont tributaires du développement des synergies à même d'aboutir à des projets structurés et réalisés dans un esprit Win-Win. « Parmi les clés de réussite des PPP, le fait qu'ils doivent être portés politiquement et s'inscrire dans la stratégie d'Etat avec des objectifs clairement définis et partagés », annonce-t-elle. Autrement dit, les PPP doivent justifier d'un impact socio-économique et jouir d'une forte implication des pouvoirs publics dans leur mise en œuvre. Mieux encore, leur réussite dépend de leur réalisation dans des projets pertinents, car un "mauvais projet" ne peut jamais réussir même s'il est réalisé en PPP. Evoquant les caractéristiques des PPP, Najat Saher a relevé que ces derniers s'étalent sur de longues durées pouvant aller jusqu'à 50 ans, notant qu'ils permettent une répartition de risque optimisée puisque le risque est transféré à celui qui le maitrise le mieux. Pour sa part, Houda Lahrech, Principal Banker au sein de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), a mis en avant l'implication de la BERD dans le domaine des PPP dans la mesure où elle veille à encourager l'investissement du secteur privé dans l'infrastructure via les PPP, notant que la Banque dispose d'un grand portefeuille de projets des PPP couvrant une multitude de secteurs dans plusieurs pays. Sur le volet social, elle a cité en exemple l'expérience de la Banque dans le domaine des hôpitaux en Turquie, ajoutant que la BERD explore des opportunités similaires dans d'autres pays pour développer des projets d'hôpitaux vu la pertinence de cette infrastructure en temps de crise sanitaire. Au Maroc, les PPP peuvent prendre la forme d'un contrat de gestion déléguée ou encore des contrats de concession et des formes hybrides à l'exemple des sociétés de développement local. De son côté, Ali Skandre, Membre du Directoire de BMCE Capital Conseil, a assuré que le secteur bancaire a "répondu présent lorsqu'il a fallu financer des projets d'infrastructure qui étaient d'intérêt national stratégique tels que les ports et les aéroports". Pour ce qui est des projets "moins visibles", il a appelé à une plus grande implication du secteur bancaire, soulignant dans ce sens la nécessité d'un cadre contractuel et de garanties pour inciter les banques à octroyer des financements, puisqu'elles ne maitrisent pas suffisamment le risque découlant de tels projets. Face à des besoins de plus en plus pressants en infrastructures, équipements et services et une politique de prudence des finances publiques et de maîtrise des déficits budgétaires, le recours au PPP n'est plus un choix, mais un impératif pour atteindre les objectifs de développement. Encore faut-il publier les décrets d'application de la loi sur les PPP tant attendue. Lire également : PROJET DE LOI PPP : L'ENTREE EN VIGUEUR EFFECTIVE ATTENDRA LES DECRETS D'APPLICATION