La Caisse centrale de garantie (CCG), acteur clé dans l'accompagnement des entreprises et la facilitation d'accès au financement, devra terminer l'année 2020 avec un total de 85.000 à 86.000 prêts additionnels, a estimé jeudi le Directeur général de la Caisse, Hicham Zanati Serghini. « Dans un contexte difficile marqué par une période de cessation d'activité sans précédent, nous terminons l'année 2020 avec 3 fois plus de ce que nous réalisons avant, soit avec 85.000 à 86.000 prêts additionnels à ce qu'on fait habituellement », a indiqué Zanati Serghini, qui s'exprimait lors d'un webinaire sur le thème « Bilan 2020 et perspectives de relance au Maroc ». « Notre Bilan reste positif », a dit le responsable, mettant en avant « la transformation de l'institution qui connait désormais un changement radical en termes de gouvernance ». « Nous tenons à être efficace et à apporter toutes les réponses nécessaires et logiques à la problématique du financement », a assuré Zanati Serghini. Abordant les différents mécanismes de relance menés par la CCG, le responsable a cité le produit « Damane Oxygène », lancé au cours de la période du confinement, comme première réponse à la crise sanitaire en faveur des entreprises, et puis « Damane Relance », un produit accompagnant les entreprises durant leur reprise d'activités. Le responsable a tenu à préciser que ce second dispositif a pour objectif de relancer l'activité des entreprises, surtout dans les domaines du tourisme, de l'industrie hôtelière et de l'immobilier, à travers la garantie des crédits destinés à financer leurs besoins en fonds de roulement, remboursables sur une durée de 7 ans, avec 2 ans de différé. Il a également mis en relief le Fonds de garantie qui permettra aux entreprises publiques, durement touchées par la crise, de lever des fonds. Il s'agit, a-t-il noté, d'un dispositif où « la Caisse centrale de garantie jouera un rôle prépondérant ». Des dispositions concrètes pour assister la TPME marocaine Pour sa part, le Vice-Président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et Président de la Commission TPE-PME, Mohamed Talal, a indiqué que « la TPME marocaine se trouve fragile dans un environnement incertain, où la crise sanitaire liée au Covid-19 a mis à rude épreuve la résilience de nombreux secteurs d'activité et où les TPME restent les premières exposées ». Les travaux du Comité de veille économique (CVE) où siège la CGEM, ont permis d'apporter « des solutions concrètes et immédiates » à savoir les produits de trésorerie tels que « Damane Oxygène » ou « Damane Relance », a-t-il rappelé, soulignant que l'année 2020, qui s'apprête à toucher à sa fin, a connu la mise en place d'une panoplie de mesures en guise d'amnistie fiscale, qui servira aux entreprises de « rependre leurs activités sur des bases solides ». Pour une reprise sereine mais surtout certaine, Talal a considéré « qu'il est temps d'oublier le passé et se tourner vers l'avenir ». « Il s'avère nécessaire de mettre en place un véritable système d'intelligence économique pour élaborer une cartographie englobant toutes les politiques économiques, politiques et sociales au niveau international, pour que nous puissions, au niveau nationale, nous repositionner sur un nouveau échiquier », a-t-il insisté. Il a souligné également la nécessité de conquérir de nouveaux marchés pour répondre aux nouveaux besoins et modes de consommation qui émergent et changent de manière permanente, d'instaurer un système de recherche et développement solide et adapté, et d'accompagner l'évolution technologique et accélérer la digitalisation de nos entreprises et administrations. Une réponse « intégrée et rapide » à la crise De son côté, Houda Lahrech, Principal Banker au sein de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), a mis en avant l'implication de la BERD dans la relance, en développant une réponse « intégrée et rapide » à la crise, notamment en matière de financement et de soutien des différents projets d'investissement, dans l'objectif de faire face aux crises de liquidités et besoins en fonds de roulement (BFR), et aux problèmes liés à l'encaissement des revenus et au paiement des fournisseurs. « Notre soutien vis-à vis de nos partenaires marocains s'est établi à travers plusieurs volets, à savoir la mise à disposition des banques de lignes de crédits à court terme, et la conception des programmes d'envergure pour soutenir les opérateurs économiques au Maroc », a-t-elle fait remarquer. Lahrech a assuré que la Berd se fixe des priorités pour relancer l'économie marocaine en 2021. « Des mesures sont nécessaires pour consolider les infrastructures, renforcer davantage le rôle les énergies vertes et promouvoir l'accès universel aux télécommunications », a-t-elle dit. L'accent doit également être mis sur l'amélioration des portefeuilles de prêts des banques et la promotion de l'intégration commerciale et les chaînes de valeur mondiales, a ajouté Lahrech, rappelant que la BERD qui veille à encourager l'investissement du secteur privé dans l'infrastructure via les partenariats public privé (PPP), dispose « d'un grand portefeuille de projets des PPP couvrant une multitude de secteurs dans plusieurs pays ». Initiée par « Economie Entreprise Live », en partenariat avec la CCG, cette rencontre virtuelle a été l'occasion de discuter des différents mécanismes de relance mises en place en 2020, ainsi que des perspectives de relance pour l'année prochaine.