Les secteurs sociaux tels que la santé et l'éducation pourraient bénéficier largement au même titre que les secteurs marchands des partenariats public-privé (PPP), a souligné, mercredi, Najat Saher, Adjoint au directeur des entreprises publiques et de la privatisation au ministère de l'Économie, des finances et de la réforme de l'administration (MEFRA). Ces PPP sont tributaires du développement des synergies à même d'aboutir à des projets structurés et réalisés dans un esprit Win-Win, a-t-elle expliqué lors d'un webinaire. Parmi les clés de réussite des PPP, elle a relevé qu'ils doivent être portés politiquement et s'inscrire dans la stratégie d'État avec des objectifs clairement définis et partagés, ajoutant que les PPP doivent justifier d'un impact socio-économique et jouir d'une forte implication des pouvoirs publics dans leur mise en œuvre. Et d'insister qu'il faut exploiter les PPP dans des projets pertinents, car un "mauvais projet" ne peut jamais réussir même s'il est réalisé en PPP. Évoquant les caractéristiques des PPP, Mme Saher a relevé que ces derniers s'étalent sur de longues durées pouvant aller jusqu'à 50 ans, notant qu'ils permettent une répartition de risque optimisée puisque le risque est transféré à celui qui le maitrise le mieux. Pour sa part, Houda Lahrech, Principal Banker au sein de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), a mis en avant l'implication de la BERD dans le domaine des PPP dans la mesure où elle veille à encourager l'investissement du secteur privé dans l'infrastructure via les PPP, notant que la Banque dispose d'un grand portefeuille de projets des PPP couvrant une multitude de secteurs dans plusieurs pays. Sur le volet social, elle a cité en exemple l'expérience de la Banque dans le domaine des hôpitaux en Turquie, ajoutant que la BERD explore des opportunités similaires dans d'autres pays pour développer des projets d'hôpitaux vu la pertinence de cette infrastructure en temps de crise sanitaire. En outre, elle a expliqué qu'on peut parler des PPP "du moment où il y a un contrat sur une durée assez long-termiste et qu'il s'agit de la construction et le financement d'une infrastructure ou d'un actif public", ajoutant qu'au Maroc ça peut prendre la forme d'un contrat de gestion déléguée ou encore des contrats de concession et des formes hybrides à l'exemple des sociétés de développement local. De son côté, Ali Skandre, Membre du Directoire de BMCE Capital Conseil, a assuré que le secteur bancaire a "répondu présent lorsqu'il a fallu financer des projets d'infrastructure qui étaient d'intérêt national stratégique tels que les ports et les aéroports". Pour ce qui est des projets "moins visibles", il a appelé à une plus grande implication du secteur bancaire, soulignant dans ce sens la nécessité d'un cadre contractuel et de garanties pour inciter les banques à octroyer des financements, puisqu'elles ne maitrisent pas suffisamment le risque découlant de tels projets.