Avec près de 1 Md de DH de subventions de l'Etat pas an à la SNRT et Soread 2M et vu la situation financière critique des deux sociétés publiques, la Cour des Comptes insiste sur l'urgence de la mise en place d'un pôle audiovisuel public unifié. Qui en plus de mutualiser les ressources, pourrait relever les défis d'exigence des Marocains face à un secteur de plus en plus concurrencé par les chaînes étrangères et la profusion des moyens de communication. Le Premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a présenté ce mardi 28 janvier l'activité de la Cour en 2018 devant le Parlement. Il a révélé devant les députés que, concernant le secteur de la communication audiovisuelle, la Cour des comptes a mené trois missions. Deux concernent la SNRT, une troisième 2M Soread. Dans un contexte où les attentes du Marocains sont de plus en plus fortes de ce secteur qui connaît une grande concurrence notamment des chaînes étrangères et des autres moyens de communication, la Cour des comptes note que la situation des deux sociétés publiques est très critique. La SNRT continue ainsi à survivre grâce aux subventions de l'Etat qui ont totalisé en 2018 quelques 931 MDH alors que les recettes publicitaires demeurent faibles et ne couvrent que 13% de ses investissements. A l'inverse, Soread 2M base son financement essentiellement sur les recettes publicitaires alors que la subvention de l'Etat n'excède pas 50 MDH par an soit % des revenus de la chaîne publique. Un modèle économique qui ne peut que difficilement concilier entre rendement financier et service public estime Driss Jettou qui rappelle d'ailleurs que le cahier des charges de Soread 2M impose des conditions précises pour la diffusion de publicité. Par ailleurs, en évaluant la gestion des deux sociétés publiques, la Cour des Comptes a noté que les contrats programmes avec l'Etat n'ont pas été renouvelés depuis 2012, ce qui est contradictoire avec le rôle stratégique que le secteur de l'audiovisuel est appelé à jouer. Sans oublier les dispositions de la loi 77/03 relative à la communication audiovisuelle qui stipulent que les allocations de l'Etat aux deux sociétés doivent se faire sur la base des contrats-programmes. La Cour des comptes relève par ailleurs que les deux sociétés, malgré leur situation financière critique et d'avoir un même PDG, ne constituent pas un pôle unique qui leur aurait permis de travailler dans de meilleures conditions par la coordination et la complémentarité des activités ainsi que la mutualisation et l'efficience dans la gestion des ressources. Pour rappel, le Conseil supérieur de la communication, en parallèle à la nomination du PDG de Soread 2M, avait émis un avis qui insiste sur l'importance de rassembler et rapprocher les composantes de l'audiovisuel public en un seul pole public unifié, diversifié et complémentaire. Sur à son évaluation des deux sociétés publiques suite à trois missions comme expliqué, Driss Jettou insiste sur l'urgence de restructuration du secteur audiovisuel marocain et d'organiser les chaînes publiques en un seul pôle unifié, treize après le lancement de ce chantier de réforme et de restructuration.