2018 une année record pour le capital investissement au Maroc avec des capitaux levés de l'ordre de 1,6 Md de DH alors que l'investissement s'est établi à 760 MDH au profit de 14 PME alors que 12 entreprises ont bénéficié de réinvestissements. En moins de deux décennies, le capital investissement s'est considérablement développé au Maroc. C'est ce qui ressort du rapport s'activité 2018 des acteurs marocains de ce secteur. Les chiffres tels que dévoilés par l'Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) en attestent. Ainsi le rapport réalisé par le Cabinet Grant Thornton sous la houlette de la Commission Etudes& Statistiques de l'AMIC présidée par Adil Rzal, fait état de plus de 1,6 Md de DH de capitaux levés en 2018, un record depuis le développement du capital investissement au Maroc dans les années 2000. Sur moins de décennies, le cumul des montants levés à fin 2018 s'élève à 19,3 Mds de DH dont 13,8 Mds de DH pour le capital investissement et 5,5 Mds de DH pour les fonds d'infrastructure. Le rapport souligne toutefois une tendance selon laquelle depuis 2012, ce sont les fonds transrégionaux (77%) qui dynamisent les levées de capitaux pour le Maroc. Autre fait marquant est que depuis 2000, les capitaux levés auprès d'investisseurs étrangers – notamment auprès d'organismes de développement internationaux (SFI, BERD, BEI, BAD et autres) sont passés de 20 à 80% alors que les levées de fonds auprès des investisseurs institutionnels marocains se contractent. En matière d'investissement, l'année 2018 s'est soldée par 760 MDH au profit de 14 PME alors 12 entreprises ont bénéficié de réinvestissements. Le rapport compabilise à ce jour, près de 200 entreprises ayant reçu un montant global d'investissement en capital de 7,4 Mds de DH. Avec 44 % des investissements réalisés en 2018, le secteur industriel s'arroge la première place tandis que celui des services et transport arrive en seconde position avec un quart des investissements. Près de 80% des investissements sont réalisés dans les régions de Casablanca-Settat (69%) et de Rabat-Salé-Kénitra en 2018, souligne le rapport. La majorité des montants investis (89%) ces 2 dernières années le sont dans des entreprises en phase de développement et 8% sont consacrés à des opérations d'amorçage et risque. Par ailleurs, la taille des deals ne cesse d'augmenter puisqu'entre 2017-2018, 20% des transactions sont supérieures à 100 MDH. Alors que les investissements inférieurs à 20 MDH représentent 45% des opérations. Aussi, l'année est marquée par une légère baisse du ticket moyen qui s'établit à 42 MDH en 2018 suite à l'activité des fonds Innov Invest qui induit une baisse du ticket moyen de l'amorçage/risque à 7 MDH. Par contre, le rapport constate une hausse continue du ticket moyen d'investissement dans les entreprises plus matures (65 MDH). Après une année 2017 record pour les désinvestissements, les sorties de l'année 2018 atteignent 312 MDH. Ce résultat se situe dans la moyenne élevée en comparaison avec les niveaux de sorties de ces 10 dernières années. Faut-il aussi souligner que le rapport d'activité annuel couvre 27 sociétés de gestion (dont 3 dédiées à l'infrastructure) gérant 50 fonds (19 actifs, les autres en phase de désinvestissement ou désinvestis) et représente ainsi la quasi-totalité des sociétés de gestion ayant un bureau au Maroc. On note également que la forme juridique « étrangère » domine largement le paysage de la 4ème génération de fonds avec 83% (en valeur). Seuls 13% (en valeur) des fonds de nouvelle génération adoptent la forme « OPCC» alors que la forme S.A. ne représente plus que 4% (contre 8% en valeur pour les fonds de 3ème génération) et les SAS ont complètement disparu depuis 2012. Les OPCC séduisent donc la minorité d'investisseurs ciblant uniquement le Maroc alors que, pour des raisons liées notamment aux contraintes de change et à la fiscalité (par ex : les conventions de non-double imposition), les investisseurs étrangers optent tous pour des véhicules juridiques étrangers. En termes d'impact, le taux de croissance annuels moyens (TCAM) du chiffre d'affaires et des effectifs des entreprises investies à fin 2018 sont respectivement de 12,8 % et 16 % confirmant l'impact positif du capital investissement en matière de création de valeur et d'emplois. A ce jour, ce sont plus de 6000 emplois qui ont été créés dans 100 entreprises, révèle le rapport.