L'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) et le cabinet Grant Thornton présentaient récemment à Casablanca les conclusions de leur neuvième étude annuelle sur l'activité du Capital-investissement. Si cette étude en est à sa neuvième édition, le secteur, lui, peine à trouver ses marques. Une fiscalité toujours désavantageuse et un tissu économique mal organisé sont les principaux obstacles au développement de ces métiers au Maroc. Mais le score n'est pas si mauvais au coup de sifflet final, puisque 2016 fut l'une des meilleures années, du secteur depuis que les statistiques existent. 716 MDH ont été investis dans 18 cibles différentes. 305 MDH levés en 2016 Durant l'année 2016, les sociétés de gestion qui opèrent au Maroc ont levé 305 MDH. Une petite année étant donné que certains montants levés n'ont toujours pas été investis. Le cumul des fonds levés à fin 2016 s'élève à 16,6 Mds de dirhams pour l'industrie depuis sa création. 11,1 Mds de dirhams concernent le capital-investissement et 5,5 Mds de dirhams les fonds d'infrastructure. Si le ticket d'entrée moyen entre 2011 et 2016 est de 35 MDH, l'année 2016 a enregistré une moyenne de 40 MDH, contre 44 MDH en 2015 et 43 en 2014. Historiquement, les fonds amorçage et risque ont un ticket moyen de 9 MDH sur la période 2011-2016, alors que les investissements dans le développement, la transmission et le retournement atteignent une moyenne de 50 MDH sur cette période. A long terme, on remarque que ces tickets ont doublé de taille moyenne, alors que les extrêmes demeurent très éloignés de la moyenne. Et si la valeur du ticket moyen augmente, les désinvestissements aussi, puisqu'ils ont atteint 205 MDH en 2016, en hausse de 10% par rapport à 2015. Le cumul des montants désinvestis atteint 2,4 Mds de dirhams, soit près de 38% du montant global investi par l'industrie du capital-investissement depuis qu'elle est répertoriée comme tel. A fin 2016, les sorties sont réalisées avec un TRI moyen de 13% et un multiple global de 2x. Le fait qu'aucune sortie n'a été réalisée par voie de la Bourse durant l'année écoulée montre qu'un marché secondaire se développe petit à petit. A noter que les multiples les plus élevés sont enregistrés dans le Capital-développement, avec une moyenne de 2,5x contre 1,2x et 1,4x dans l'amorçage et la transmission. La durée moyenne d'un investissement est de 6,1 années. Les statistiques de l'AMIC contiennent deux nouveaux fonds pour l'année 2016. Il s'agit de Global Nexus Fund et Temporis Global Nexus, gérés par Global Nexus. Elles sont désormais 21 sociétés à opérer au Maroc et 62% d'entre elles revendiquent une gestion discrétionnaire. En terme d'effectifs, y compris dans les fonds Infra, le secteur affiche une moyenne de 6 personnes par société, dont 4,1 dans les postes «métier» et 1,8 dans les fonctions support. Perspectives du secteur 50% des sociétés de gestion souhaitent lever des fonds en 2017, alors que les sorties sont prévues entre S1 2017 et S2 2018 pour les positions existantes. L'agroalimentaire représente 13% des réponses à la question «Dans quels secteurs pensez-vous investir dans les 5 prochaines années». L'Agro est suivi par la santé et l'énergie.