Lafarge, désormais sous la houlette de Holcim, a annoncé avoir accepté de payer une sanction financière de 778 millions de dollars aux Etats-Unis et de plaider coupable pour avoir aidé des organisations terroristes en Syrie, dont le groupe Etat islamique, entre 2013 et 2014. Le groupe cimentier français Lafarge a plaidé coupable mardi devant un tribunal fédéral américain des accusations liées à des paiements à des groupes considérés comme terroristes par les Etats-Unis, parmi lesquels l'Etat islamique (EI), montre le compte rendu de l'audience. Cette reconnaissance de culpabilité est la première exprimée par une entreprise devant la justice américaine concernant des accusations de soutien matériel à une organisation terroriste. Lafarge, intégré depuis les faits au groupe suisse Holcim , avec lequel il a fusionné en 2015, a par ailleurs été mis en examen en France en mai dernier pour « complicité de crime contre l'humanité », pour avoir maintenu en activité une cimenterie en Syrie après l'éclatement de la guerre en 2011. Holcim annonce pour sa part qu'à la suite d'un accord conclu avec le ministère de la justice des Etats-Unis, Lafarge SA et sa filiale syrienne, Lafarge Cement Syria (LCS), devront s'acquitter d'une amende de 777,78 M$ liée à la conduite de certains de leurs anciens dirigeants pendant la guerre civile syrienne, c'est-à-dire avant que Holcim n'acquière Lafarge SA (la fusion a été réalisée en juillet 2015). L'accord passé avec le DOJ prévoit que Lafarge et LCS plaident coupable de complot en vue de fournir un soutien matériel à des organisations terroristes étrangères désignées en Syrie entre août 2013 et octobre 2014. Holcim précise bien ne pas être impliqué dans ce dossier, et indique n'avoir jamais opéré en Syrie. Le DOJ a d'ailleurs noté que d'anciens dirigeants de Lafarge SA et de LCS avaient dissimulé leurs actions litigieuses en Syrie à Holcim -ainsi qu'aux auditeurs externes- aussi bien avant qu'après l'acquisition de Lafarge SA par Holcim. Holcim indique dans un communiqué avoir mené une enquête approfondie après avoir pris connaissance des allégations contre Lafarge dans les médias en 2016, avant de rendre public ses conclusions en 2017 et de se séparer des anciens dirigeants de Lafarge SA et de LCS impliqués dans ces événements.