Le Royaume du Maroc célèbre ce 8 mars la Journée internationale des femmes. C'est une occasion de rappeler la nécessité et l'importance de défendre les droits de la femme marocaine pour parvenir à l'égalité de genre et garantir son autonomisation. C'est également un moment de bilan et de réflexion sur les avancées du Royaume du Maroc dans le domaine de la consécration des droits des femmes, surtout après l'adoption par le Royaume du Protocole facultatif de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discriminations à l'égard des femmes (CEDEF) en 2015. Depuis son accession au Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a placé la cause de la femme parmi les priorités des réformes institutionnelles au Maroc. Il mène un processus remarquable de modernisme du statut de la femme marocaine ; comme il a souligné dans plusieurs discours la nécessité de promouvoir le rôle des femmes et d'ouvrir les perspectives de leur participation dans les centres de prise de décision et dans les institutions représentatives. Nous rappelons le message historique que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé le 10 décembre 2008 à la nation, à l'occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de la Déclaration des droits de l'Homme, où il a annoncé la levée par le Royaume des « réserves enregistrées au sujet de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme, réserves devenues caduques du fait des législations avancées qui ont été adoptées par notre pays ». Aussi, le message que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé ensuite, le 19 décembre de la même année, aux participants à la « Première rencontre des Marocaines du monde », organisée à Marrakech, dans lequel il a exprimé sa « ferme volonté de faire de la promotion des droits de la femme, la pierre angulaire dans l'édification d'une société démocratique moderne » tout en proclamant « en faire la clé de voûte dans la construction de la citoyenneté pleine et entière... ». En effet, nous citons l'une des lois importantes en faveur des droits des femmes marocaines, la promulgation en 2004 d'un nouveau Code de la famille, la Moudawana, qui introduit des améliorations substantielles à la condition de la femme. Cette loi était considérée comme « une révolution sociale et législative », qui exprime une volonté de Sa Majesté de prendre à bras-le-corps l'évolution politique, économique et sociale du Maroc nouveau. Ensuite, multiples réformes ont été initiées par le Maroc en vue de promouvoir les droits de la femme marocaine et d'œuvrer pour son autonomisation, en citant le Code de la nationalité, la scolarisation des filles, l'accès des femmes aux postes de décision, l'adoption de l'approche genre dans tous les domaines et des programmes de lutte contre la violence à l'égard des femmes, la ratification de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et la levée des réserves la concernant, ainsi que l'institution de l'égalité et de la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination dans la Constitution de 2011. Ce processus est couronné en 2017 par la décision de SM le Roi de charger le ministre de la Justice, d'ouvrir aux femmes la profession d'adoul, et de prendre les mesures nécessaires pour réaliser cet objectif. Cette décision confirme bien le haut niveau de formation et de culture scientifique acquis par la femme et de la qualification, la compétence et la capacité dont elle a fait preuve dans les différentes hautes fonctions qu'elle a assumées. En s'inspirant de ces avancées considérables en matière des droits de la femme marocaine sous l'impulsion du Souverain, le gouvernement actuel est appelé à mettre en place une politique de développement au profit de la femme qui doit s'inscrire dans le cadre d'une stratégie de développement social (éducation, formation, lutte contre la pauvreté, santé, alphabétisation ) pour éliminer les obstacles et la discrimination de fait, et favoriser l'établissement de l'égalité générale entre les sexes.
Par Khalid Cherkaoui Semmouni, Professeur universitaire