Le Conseil supérieur des ouléma a indiqué mercredi que la levée des réserves sur la Convention internationale sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard de la femme ne porte pas atteinte aux préceptes de la Charia. Le Conseil supérieur des ouléma a très bien accueilli la levée des réserves sur la Convention internationale sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard de la femme (CEDEF). Cette mesure n'a suscité chez les ouléma aucun questionnement sur l'attachement du Maroc à ses constantes religieuses et aux préceptes de la Charia. Dans un communiqué, le Conseil a souligné que «ces constantes religieuses et les préceptes de la Charia énoncés par le Saint Coran ne peuvent faire l'objet d'ijtihad comme c'est le cas notamment pour les préceptes régissant l'héritage» avant de rappeler que «SM le Roi, Amir Al Mouminine, qui est le garant de l'attachement à ces constantes et qui conduit le pays vers toutes les formes de progrès, ouvert et bénéfique, ne peut recommander l'illicite ou interdire le licite». Par ailleurs, le Conseil s'est félicité de l'évolution de l'ijtihad à laquelle ont contribué les oulémas et un certain nombre d'acteurs sociaux pour l'élaboration du Code de la famille. C'est cette adaptation et rien d'autre qui a justifié la levée de ces réserves, a-t-il précisé. Enfin, le communique souligne que «Le Conseil prend acte que les Marocains rendent grâce au Très-Haut qui fait que leurs constantes religieuses et les préceptes de la Charia sont garantis par Amir Al Mouminine qui veille à la conformité des desseins de la Charia avec tout ce qui est de nature à préserver la dignité de l'Homme en s'attachant à la loi divine qui est au-dessus de tout engagement». Rappelons qu'à l'occasion du 60 ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme célébré le 10 décembre, SM le Roi Mohammed VI avait annoncé la levée des réserves de la CEDEF. Dans son message, le Souverain avait souligné que les réserves étaient devenues «caduques» au regard des législations «avancées» adoptées par le Maroc. Cette décision, attendue depuis plusieurs années, a suscité l'approbation de la société civile . Les associations qui défendent les droits des femmes avaient demandé à plusieurs reprises aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour faire appliquer cette convention au Maroc. Il faut aussi noter que le comité onusien de lutte contre la discrimination à l'égard de la femme avait appelé le Maroc à «intégrer le principe de l'égalité entre les femmes et les hommes dans la Constitution ou dans d'autres lois, et de promulguer et d'appliquer une loi globale sur l'égalité des sexes qui soit contraignante à la fois pour le secteur public et le secteur privé et de sensibiliser les femmes à leurs droits en vertu de cette législation». Par ailleurs, le Souverain avait aussi annoncé la ratification par le Maroc de la Convention internationale sur la protection des personnes handicapées, et la préservation de leur dignité. La CEDEF, décrétée en 1979, avait été ratifiée par le Maroc en 1993 mais son entrée en vigueur n'avait eu lieu qu'en 2001, avec des réserves.