Communiqué du ministre de l'Intérieur concernant le lancement de l'opération de recensement pour le service militaire au titre de l'année 2025    Le ministre des Affaires étrangères du Mali : le Maroc, voix de sagesse dans un temps de divisions... et un allié fiable sous la conduite du Roi Mohammed VI    Dakhla: des experts examinent les perspectives du développement régional    Crans Montana 2025 : Les travaux du Forum démarrent à Casablanca    LGV Kénitra-Marrakech : Les travaux seront menés selon l'échéancier établi    L'ONMT se réorganise et crée trois pôles stratégiques    DeepTech Summit : Comment l'IA transforme l'innovation    Algérie... La liberté d'expression à la merci des militaires    IA : Comment reconnaître une intelligence artificielle ?    La FRMF choisit un partenaire stratégique pour la gestion de la billetterie    Affaire Jonathan Harroch : la justice allège la peine en appel    Averses orageuses avec grêle locale et rafales de vent, vendredi dans plusieurs provinces du Royaume    Maroc Telecom compte près de 80 millions de clients au T1-2025    Importations de céréales et de légumineuses : le CAM, l'ONICL et Portnet s'associent pour dématérialiser la gestion des cautions bancaires    Algérie : la brutalité d'un régime qui jette les migrants dans le désert    Le Canada redoute une nouvelle vague migratoire à la frontière avec les Etats-Unis    Le renforcement de la coopération au cœur des entretiens de Nasser Bourita avec son homologue qatari    Le Conseil de gouvernement prend connaissance d'un accord de siège conclu entre le Maroc et l'UCESA    Walid Regragui : Le Maroc offre aux joueurs binationaux un projet de cœur et de conviction    ONU: Omar Hilale élu président du Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud    Le Crédit Agricole du Maroc et la société TOURBA s'allient pour promouvoir l'agriculture régénératrice    Températures prévues pour le samedi 26 avril 2025    La NARSA relance la procédure d'ouverture de centres de contrôle technique    Tenue de la Deuxième édition des Assises du Féminisme le 17 mai 2025 à Rabat    Akdital: l'Hôpital Privé de Guelmim inauguré    La Chine dément toute négociation commerciale avec Washington : pas de consultations ni d'accord en vue    Quand le régime algérien fabrique ses propres crises : d'un simple hashtag à un règlement de comptes interne au nom de la souveraineté    Challenge N°966 : Du 25 avril au 1er mai 2025    Croissance : la BM mise sur la reprise au Maroc    Effondrement... Trois éléments du "Polisario" fuient et se rendent aux Forces Armées Royales    Edito. Conscience collective    CAN U20 Egypte 25 : Arrivée des Lionceaux au Caire    Botola DII/J24 : RBM, Y. El Mansour et relativement l'OCK tirent profit de la journée !    Les prévisions du vendredi 25 avril    El Jadida : Une ode à la mémoire et à la création, Mahi Binebine célébré    « Le Figaro » charmé par El Jadida, joyau préservé entre océan et histoire    Liberia: la justice invalide la destitution du président de la Chambre des représentants    CAN futsal : Le Maroc bat le Cameroun et file en demi-finale    Le stade Mohammed V cible de vandalisme après le match entre le RCA et le HUS    « Les Balades de Noor » font escale à Rabat : Le Patrimoine mondial de l'UNESCO expliqué aux enfants    Jidar : Dix ans et toujours le mur-mure des talents!    Patrice Motsepe : Morocco's football success reflects the King's visionary leadership    L'anglais séduit de plus en plus de jeunes marocains    Botola DII : Cet après-midi, RCOZ-KACM, sommet de la J24    LOT Polish Airlines annonce une ligne directe Varsovie-Marrakech    Un chef patissier marocain bat le record Guinness, en réalisant le plus long fraisier du monde    SIEL 2025 : Mustapha Fahmi présente son ouvrage « La beauté de Cléopâtre »    Mawazine 2025 : Al-Qasar & Guests – Le fuzz du désert soulève la poussière à Rabat    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Il n'y a rien de nouveau dans le PLF 2017»
Publié dans Challenge le 10 - 05 - 2017

Le projet de Loi de Finances (PLF) est-il une première traduction du programme du nouveau gouvernement ? Rien ne le laisse penser, puisque celle-ci ne va régir que quelques mois de cette année et de ce fait, se présente comme la continuité des programmes précédents. En tous cas, c'est ce qui ressort de l'interview qui nous a été accordée en exclusivité par Ali Belhaj, lors d'une première sortie de l'opposition au sujet de ce PLF 2017.
Challenge : Les indicateurs macro-économiques figurant dans le PLF 2017 : un taux de croissance de 4,5%, un déficit budgétaire de 3% du PIB et une inflation limitée à 1,7%, ne dénotent-ils pas d'un certain « sérieux budgétaire » du gouvernement ? Ces hypothèses vous paraissent-elles réalisables ?
Ali Belhaj: La problématique à l'heure d'aujourd'hui ce n'est pas le sérieux budgétaire. Le sérieux budgétaire existe depuis des années au Maroc, ce n'est pas une nouveauté! C'est même inhérent à la politique budgétaire du Maroc. La véritable problématique, c'est que nous sommes dans des années de faible croissance et dans une situation de morosité économique : nous avions besoin de signes beaucoup plus forts de la part de ce gouvernement, que le sérieux budgétaire. Nous avions besoin de véritables signes pour inciter à l'investissement, quitte à passer d'un déficit budgétaire de 3% du PIB à 3.5% et consacrer ce supplément à l'encouragement de l'investissement. Ce n'est pas gênant du moment que cela est cohérent et que cela s'inscrit dans une vraie politique de l'offre.
Les hypothèses du PLF 2017 peuvent être réalisables mais ce n'est pas suffisant, la question n'est pas là. La véritable question est de savoir si on va réaliser ces équilibres mais «mourir en bonne santé», comme on dit ! Nous sommes face à une perte de confiance, le véritable défi aujourd'hui est de relancer l'investissement et la confiance, et non pas l'obsession de l'orthodoxie budgétaire.
Quelle articulation faites-vous entre le programme gouvernemental et l'architecture des dépenses et recettes retenue dans ce PLF ?
Soyons sérieux : ce budget a été réalisé avant la présentation du programme gouvernemental. Le programme gouvernemental a été présenté par le Chef du Gouvernement mercredi 19 avril, or le PLF 2017 était prêt bien avant la déclaration gouvernementale. S'ils se ressemblent c'est soit un hasard, soit que ce gouvernement a fait du « copié collé » par rapport au précédent. Que l'on soit clair : il n'y a rien de nouveau dans le PLF 2017. La cohérence, la logique et la décence auraient voulu que le gouvernement propose un PLF rectificatif, ou alors qu'il se déclare comme étant dans la continuité du précédent et qu'il l'assume devant l'opinion publique. De toute façon, j'estime que nous sommes déjà dans le prochain débat pour le PLF 2018, puisque le PLF 2017 est déjà largement entamé.
Le gouvernement entend poursuivre « la réforme » du régime des retraites et de la compensation selon la même vision que son prédécesseur. Quelle est votre vision sur ces deux grands chantiers et comment comptez-vous agir pour faire prévaloir votre point de vue ?
La réforme du régime des retraites et celle de la compensation sont des réformes essentielles à faire. Ceci dit nous avons constaté, avec l'ancien gouvernement, une absence de véritables concertations, avec l'ensemble des partenaires sociaux lors de la réforme du régime des retraites. Une réforme de cette importance doit se faire dans un dialogue continu avec les partenaires sociaux, ainsi qu'avec les partis de l'opposition parlementaire. Nous avons vu toutes les frustrations engendrées par le gouvernement et qui sont dues à l'insuffisance du dialogue social.
En ce qui concerne la compensation, ce qui a fait la « réussite » du gouvernement sur ce sujet, c'est une conjoncture d'événements heureux, comme la baisse du prix du baril du pétrole. La conjoncture internationale ne sera pas aussi favorable au gouvernement actuel.
Il faudra donc être très vigilant pour que ces réformes importantes, si elles sont mal faites, n'engendrent pas de troubles sociaux dont notre pays n'a pas besoin.
Plusieurs mesures sont prévues dans ce PLF pour la promotion de l'investissement privé, dont notamment les exonérations fiscales. Est-ce suffisant? Quelles sont vos propositions à ce sujet ?
La promotion de l'investissement privé devait être le point clé de la politique gouvernementale, ça ne devrait pas être un point accessoire ou un gadget, mais bel et bien le point principal de son action publique. D'ailleurs, j'aimerais faire référence au dernier Mémorandum de la Banque Mondiale sur le Maroc, qui précise que notre pays a beaucoup investi dans les infrastructures, mais que si le secteur privé ne prend pas le relais pour rentabiliser ces investissements publics il n'y aura pas de véritable croissance. Il faut sortir de l'obsession pour la dépense et l'investissement public pour aller vers ce qui distingue un pays émergent du reste: l'investissement privé ! Seule la promotion de l'investissement privé pourra nous apporter les points de croissance qui nous manquent cruellement aujourd'hui.
Les quelques mesures présentes dans le PLF 2017 sont insuffisantes, il en faudrait bien plus ! Et il faudrait une concertation plus forte avec les partenaires privés, dont la CGEM. Nous aurions voulu avoir un signe fort, et entendre le gouvernement ériger l'investissement privé en priorité numéro un. Cela n'apparaît malheureusement pas dans la déclaration gouvernementale, ni dans le PLF 2017.
S'agissant, enfin, du secteur de l'emploi, le PLF 2017 prévoit d'une part, la création de 23 768 nouveaux postes budgétaires et d'autre part, des mesures d'appui à l'emploi dans le secteur privé, dont notamment le développement de l'auto-entreprenariat, les exonérations de l'IR pour les stagiaires dans les entreprises à hauteur de 6000 DH, et le soutien du Fonds créé en faveur des startups pour un budget de 500 MDH. Toutes ces mesures ont prouvé jusqu'à présent leurs limites. Quelles alternatives d'après-vous ?
Il faut se rendre à l'évidence et être clair une fois pour toutes : l'Etat n'a pas vocation, par le recrutement, à résoudre la problématique du chômage. A l'heure d'aujourd'hui, la masse salariale étatique nous coûte, à peu près, 120 milliards de dirhams, alors que les recettes fiscales s'élèvent à 150 milliards de dirhams ! Il y a donc un véritable problème. En termes de marge de manœuvre budgétaire, le budget de fonctionnement et la masse salariale de l'Etat représentent une proportion trop grande du budget global de l'Etat. Le recrutement annuel de dizaines de milliers de fonctionnaires ne fait qu'accentuer ce problème, nous en payons le prix chaque année. Il faut entamer une réflexion profonde pour trouver de nouvelles marges de manœuvre budgétaires, comme cela fut le cas sous le gouvernement de Driss Jettou avec les départs volontaires définitifs. Une solution similaire pourrait être remise sur la table. Quoi qu'il en soit, il faut arrêter de recruter, ou ne recruter que sur les départs en retraite, voire moins. Car ce n'est pas ainsi que nous résoudrons la problématique de l'emploi, l'emploi ça ne se décrète pas !
En ce qui concerne les mesures citées, nous sommes plutôt face à des « mesurettes », un traitement technique du chômage. Cela n'apporte rien de réellement significatif. Il faudrait une véritable politique de l'Etat en faveur du secteur privé pour rétablir, à travers des signes forts, la confiance et encourager l'investissement privé, à travers des mesures globales, cohérentes et concertées.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.