Le Projet de Loi de Finances 2017 (PLF2017) suscite de vives controverses entre les groupes de la majorité et ceux de l'opposition au sein de la Commission des Finances de la Chambre des représentants. La discussion générale du PLF 2017 devait être bouclée, hier 3 mai, par les membres de la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants. Pour le président de cette commission, Abdellah Bouanou, «Nous avons opté pour des interventions succinctes qui vont directement aux mesures économiques, vu que le volet politique a été débattu lors du vote d'investiture. Il ne faut pas oublier que les postes budgétaires sont à l'état d'arrêt», tient-il à préciser. Les interventions des représentants de la majorité au sein de la commission étaient unanimes quant à la nécessité de l'amélioration de la dépense publique, avec la création d'un organisme qui sera chargé de faire converger les recommandations émanant des instances de gouvernance ainsi que pour l'application de la loi organique des finances, qui devra être pleinement activée à travers la réforme du recouvrement fiscal et le respect des délais de paiement. L'assise parlementaire du gouvernement compte aussi faciliter la création d'un cadre réglementaire contraignant pour la gestion des plaintes et l'accélération des procédures de leur traitement, qui émanent essentiellement des entreprises. En ce qui concerne la transparence, des listes annuelles seront publiées pour les ONG et organismes qui bénéficient des subventions publiques. S'agissant de la problématique du modèle économique et de l'emploi, les députés de la majorité ont accueilli favorablement les seuils des prévisions qui tournent autour d'un taux de croissance du déficit de 3%, idem pour le taux d'inflation ainsi que pour la batterie des mesures destinées à la compétitivité avec l'adoption d'une nouvelle charte pour l'investissement et la poursuite du principe de la préférence nationale puis le transfert du savoir-faire. Il est à noter qu'en ce qui concerne le pôle social, les axes présentés en commissions se sont focalisés sur la poursuite du soutien de la classe moyenne et des couches vulnérables pour le logement, la scolarité et l'emploi des jeunes diplômés. Au moment où les groupes de la majorité soulignent que le PLF2017 s'inscrit en ligne avec les priorités du programme gouvernemental, ceux de l'opposition ont pointé du doigt la conjoncture dans laquelle le PLF a été élaboré, notamment la désignation d'un nouvel exécutif avec des formations partisanes qui n'ont pas participé à son élaboration. Ils ont appelé à revoir les prévisions de ce projet de manière à les rendre compatibles avec la conjoncture politique et économique actuelle, en particulier le taux de croissance. Les groupes de l'opposition ont ainsi mis l'accent sur la nécessité de se focaliser sur les réformes, notamment la mise en oeuvre de la régionalisation avancée, la création de postes d'emploi, l'absorption du chômage et l'amélioration de l'enseignement et des prestations de santé, outre la consécration de la gouvernance territoriale, l'encouragement de l'investissement, la lutte contre la corruption et la révision des salaires. S'agissant enfin de la Caisse de compensation, les parlementaires de l'opposition ont appelé au retrait des subventions de certains produits en insistant sur les aides directement destinées aux personnes nécessiteuses.