Hillary Clinton et Donald Trump tirent leurs ultimes cartouches lundi avec des meetings prévus au long de la journée pour convaincre les derniers indécis dans une campagne présidentielle déroutante, d'une violence sans précédent et dont l'issue demeure très incertaine. Si les enquêtes d'opinion donnent une courte avance, de trois à quatre points, à la candidate démocrate, Hillary Clinton sait qu'elle ne peut pas baisser la garde face à un Donald Trump qui a électrisé les débats et révélé par son style agressif une division profonde, et jusqu'alors sous-jacente, de la nation américaine. Plusieurs dizaines de millions d'Américains ont déjà accompli leur devoir électoral en votant par anticipation comme cela est possible, mais l'équilibre des forces en présence interdit tout pronostic hâtif. A quelques heures d'Election Day, le très sérieux site internet RealClearPolitics accordait 203 grands électeurs probables à Hillary Clinton, 164 à Donald Trump, et 171 voix en balance dans les « swing states », les Etats pivots qui changent de majorité au gré des élections aux Etats-Unis. Pour être certain d'entrer à la Maison blanche et succéder à Barack Obama, il faut réunir 270 grands électeurs au moins. Comme cela avait été le cas en 2000 et en 2004 avec l'élection de George W. Bush, il est possible que le nom du vainqueur tarde à être connu mardi soir. Les Etats de Floride, de Caroline du Nord, de Pennsylvanie, de l'Ohio, et peut-être même du Colorado, vont à nouveau peser d'un poids décisif dans cette élection où l'hystérie, les insultes et le manque de courtoisie ont servi de colonne vertébrale aux discours politiques. Après huit années d'administration Obama, les Etats-Unis s'apprêtent à voter en étant profondément divisés. Le choix qui leur est proposé est celui de deux personnages mal aimés par l'opinion publique, et qui ont plus inspiré un sentiment de répulsion qu'un mouvement d'adhésion. (Avec Reuters)