L'Union africaine a annoncé l'envoi d'observateurs au Gabon pour assister la Cour constitutionnelle dans son examen du recours déposé par l'opposant Jean Ping, qui affirme que l'élection présidentielle du mois dernier a été entachée de fraudes de la part du camp d'Ali Bongo. Le président sortant a été réélu avec une avance de six mille voix, résultat qualifié de tronqué par Jean Ping qui réclame un recomptage dans la province du Haut-Ogooué, fief de Bongo, où les électeurs, selon la commission électorale, se sont mobilisés à 99,9% et ont voté à 95% pour le sortant. Le comité pour la paix et la sécurité de l'Union africaine a demandé le déploiement d'observateurs pour « aider la Cour constitutionnelle du Gabon », indique un communiqué diffusé mardi soir. L'Union européenne qui avait, elle aussi, envoyé des observateurs sur place a précisé que ces derniers allaient demeurer dans le pays. Les observateurs avaient signalé des anomalies dans la province du Haut-Ogooue. L'incertitude demeure quant à l'accès des observateurs aux délibérations de la Cour constitutionnelle qui doit rendre son arrêt le 23 septembre. Jean Ping affirme n'avoir aucune confiance dans la haute juridiction en raison des liens qui l'unissent à la famille Bongo. Selon plusieurs médias, sa présidente Marie-Madeleine Mborantsuo fut longtemps la maîtresse d'Omar Bongo, le père de l'actuel président, qui a dirigé le Gabon pendant 41 ans.