Sefita, qui opère sur les marchés d'uniformes européen et étasunien, change de vision et tente l'expérience africaine. Ses dirigeants se sont rendus en Côte d'ivoire pour y rencontrer de hautes autorités. par Badya khalid Début mars, la grosse société marocaine Sefita, appartenant à la famille Tazi et spécialisée dans le vêtement militaire et le vêtement administratif, a effectué une mission de prospection en Côte d'Ivoire. Une virée 100% business qui a réuni Jamal Tazi et le DGA du groupe, Mohamed Alaoui, avec plusieurs donneurs d'ordres ivoiriens du marché militaire. Des rencontres qualifiées par Mohamed Alaoui de «très haut niveau» dont le ministère de la Défense (forces armées, police militaire), le ministère de l'Intérieur (gendarmerie royale), les sapeurs pompiers... Tous projettent de lancer des appels d'offres ayant pour objet la confection d'effets d'uniformes. Ce sont là autant d'opportunités ouvertes au textilien marocain. Après avoir longtemps misé sur les marchés européen et étasunien, depuis sa création en 1943, Sefita se tourne vers le Sud et convoite les marchés africains, notamment la Côte d'Ivoire. L'intérêt est donc nouveau. En 2014, sa filiale 3S Morocco, spécialisée dans la sécurité de l'homme au travail, a participé à une mission commerciale, organisée par l'Amith (Association marocaine des industries du textile et de l'habillement), en partenariat avec Maroc Export. Le manufacturier de la sécurité avait alors établi des contacts prometteurs avec plusieurs donneurs d'ordre ivoiriens. Pour Mohamed Alaoui, «l'Afrique c'est le futur, et dans notre domaine, nous voulons être les premiers à s'y développer». Alaoui justifie aussi ce choix par la volonté du groupe «de se conformer aux hautes orientations Royales», qui interpellent le secteur privé marocain à enclencher une dynamique profitable d'intensification des flux commerciaux entre pays africains. Sefita compte probablement profiter du balisage diplomatique marocain pour prendre la bonne route vers le marché ivoirien. Les tournées Royales en terre ivoirienne ont abouti à une cinquantaine d'accords de partenariat. Un marché proche, mais loin d'être acquis Seulement voilà. Pour pouvoir soumissionner aux appels d'offres du marché militaire ivoirien, il faudra être une entreprise locale. A défaut, la législation en vigueur oblige le soumissionnaire étranger à faire appel à un partenaire local. Sefita devra pour cela composer avec deux scenarii. «Se trouver un partenaire local, ou acquérir conjointement une filiale sur le marché de ce partenaire étranger», explique Mohamed Alaoui. Le groupe est dans la première option. Le manufacturier marocain n'est pas encore prêt à mettre un pied en terre ivoirienne ou n'importe quel autre pays subsaharien. «Nous ne sommes pas dans l'option de créer notre propre structure, nous optons pour le partenaire local pour le moment», déclare le DGA du groupe. Sans cependant exclure à terme la possibilité du second scénario. Usine d'uniformes cherche preneur désespérément ! Auquel cas, le hasard ferait bien les choses! La Côte d'ivoire cherche repreneur à la plus ancienne manufacture d'Afrique de l'Ouest. La plus grande usine de textile et fabrication des uniformes ivoirienne FTG (Filature Tissage Gonfreville) est en faillite. L'Etat ivoirien est à la recherche d'un repreneur ou un tour de table mêlant capitaux ivoiriens et étrangers pour relancer cette usine qui fabriquait les uniformes des polices de la sous-région. Le Président Elassane Ouattara aurait promis de trouver une solution pour relancer les activités de l'usine. Les investissements sont estimés à 10 millions d'euros, dont la moitié devra être injectée d'ici à la fin de 2016. A bon entendeur ! n