C'est une success-story 100% marocaine qui se lance dans une aventure africaine. Le groupe Richbond profite de son 50e anniversaire pour se déployer en Côte d'Ivoire ; première étape d'une stratégie continentale très ambitieuse. En effet, le groupe de la famille Tazi espère à terme voir l'Afrique représenter 50% de ses activités. Nascer Tazi, PDG du groupe Richbond annonce que la holding négocie son entrée dans le sourcing d'huile de palme brute pour gérer des plantations en Afrique. Nascer Tazi PDG du groupe Richbond Les ECO : Pourquoi le groupe Richbond pense maintenant à l'Afrique ? Nascer Tazi : Nous ne pensons pas seulement à l'Afrique. Le groupe Richbond s'est très tôt rendu compte qu'il ne peut pas rester centré dans son pays. Nous avions eu une première expérience en ouvrant des magasins de vente de meubles en Europe afin de toucher les communautés marocaine et maghrébine ... Notre ambition à présent est d'étendre notre présence à d'autres régions du monde dont l'Afrique, laquelle avec les enjeux de développement et les potentialités qu'elle représente est notre nouveau cap vers l'internationalisation des activités de notre groupe. Comment la Côte d'Ivoire s'est imposée comme première implantation ? Ces dernières années ont été consacrées à mettre au point des produits à destination des nouveaux marchés que nous ciblons tant en Europe qu'en Afrique. La grande différence pour l'Afrique est que nous voulons y aller avec des unités de production. Nous avons choisi la Côte d'Ivoire comme premier pays. Ce choix se justifie par sa caractéristique de porte de l'Afrique de l'Ouest, la qualité de ses infrastructures, notamment portuaires, la taille respectable de son marché et enfin par la présence massive des principales banques marocaines avec lesquelles notre groupe a entretenu cinquante années d'excellentes relations commerciales. Quels secteurs allez-vous y exporter ? Le groupe Richbond s'implante en Afrique de l'Ouest avec deux de ses principales activités, à savoir le plastique pour les articles ménagers à travers la SIMEC (Société industrielle marocaine d'entreprises chimiques) et le textile pour l'ameublement et la literie à travers la marque Richbond. Nous aurons donc deux usines en Côte d'Ivoire. À quand leur entrée en activité ? Nous venons d'obtenir notre terrain pour le projet Richbond. Le chantier de construction va démarrer dans les deux prochains mois pour une durée de quatorze mois. Nous espérons être opérationnels vers début 2017. Quant à l'usine SIMEC, nous sommes encore en train de batailler pour obtenir le terrain. Sur ce point, il faut noter que l'une des principales difficultés en Côte d'Ivoire est l'accès au foncier. Le gouvernement ivoirien semble en avoir pris conscience et nous espérons que la situation va se débloquer pour nous, comme pour d'autres investisseurs marocains qui sont dans la même situation. Quel est le montant de l'investissement consenti ? Le projet Richbond tournera autour de 120MDH, mais on sait bien que les chiffres gonfleront au fur et à mesure de l'avancement. Nous allons en Côte d'Ivoire avec une gamme de produits assez large. Nous comptons produire du linge de maison, de la literie ainsi que certains meubles. Et après la Côte d'Ivoire ? Nous prévoyons d'implanter des plateformes logistiques et de distribution dans les principales villes de la sous-région, qu'elles soient francophones ou anglophones. Ainsi, nous pourrons soit envoyer directement des produits à partir du Maroc, soit complémenter et venir en appoint avec les productions de nos usines d'Abidjan. Cela n'exige-t-il pas une très forte diversification... Le groupe Richbond est un grand acteur dans les graisses alimentaires. Nous sommes le premier importateur d'huile de palme au Maroc. Nous voulons réellement profiter de notre présence en Côte d'Ivoire pour importer l'huile de palme ivoirienne au Maroc car aujourd'hui nous le faisons plus avec la Malaisie. Nous sommes convaincus que notre présence en Côte d'Ivoire pourrait changer la donne. Cela dit, nous menons des études afin de voir s'il est possible de gérer des plantations de palme en Afrique. Aujourd'hui, il existe une belle offre que nous pourrons racheter sur place afin de mieux exporter l'huile de palme vers le Maroc.