Mohamed Horani, le président de la CGEM, a tenu ce jeudi 16 juillet son premier conseil d'administration. Nouveau bureau exécutif, amnistie pour les entreprises irrégulières, plans d'action des commissions à prévoir pour début septembre… La machine est en marche Désormais, on sait qui est aux commandes de la CGEM. L'équipe est au complet. Mohamed Horani, son président, vient de lever le voile sur les personnes qui vont gérer à ses côtés la Confédération. Deux femmes, en l'occurrence Saïda Karim Lamrani et Ghalia Sebti, présidente de la Fédération de l'artisanat, sont nommées vice-présidentes aux côtés de cinq autres personnes : Mohamed Nafakh Lazrak (président d'Alliances), Abdelhakim Marrakchi, patron de Maghreb Industrie, Abdelmajid Tazlaoui, président de la filiale immobilière de l'ONA, Majid Joundy et Mohamed Benamour, patron de KTI/KTH. Ce mélange de patrons de grands et petits groupes n'est pas fortuit. La cohabitation entre ces différents profils démontre que le nouveau patron des patrons veut rompre avec l'image d'une CGEM élitiste. « Nous avons aussi tenu à ce que les vice-présidents soient des représentants, de près ou de loin, des secteurs stratégiques », ajoute Horani. Quant aux commissions, la majorité de celles existantes sont restées à leur place. Par contre, le nouveau tandem Horani-Tamer (son colistier) a voulu en créer trois nouvelles qui collent aux aspirations de l'équipe. La commission «innovation et relation avec l'université» a été confiée à Mohamed Lasry, patron de ST Microelectronic. La commission « investissement » sera gérée par le vice-président de la Chambre de Commerce espagnole de Casablanca. Et la commission du «commerce extérieur» a été déléguée à Younes Zrikem, jeune membre du directoire et directeur de la stratégie et du développement du groupe agricole Tazi. Dix-huit commissions au total ont alors été constituées. Elles sont chargées de préparer pour la rentée des plans d'action qui seront présentés lors du prochain conseil d'administration de la CGEM, prévu pour le 10 septembre. La machine est donc en marche et l'équipe Horani a pas mal de défis à relever, surtout dans la conjoncture nationale et internationale que l'on connaît. Elle en est consciente et c'est ce qui a contribué à placer la barre haute. La CGEM aura de grandes décisions à prendre, et rapidement, car les chantiers n'attendent pas. La préparation de la loi de Finances 2010 débute. Le dialogue social doit être remis sur le tapis. Des plans sectoriels (dont la logistique) sont en cours d'élaboration… Sur tous ces dossiers, et bien d'autres, la CGEM devra se prononcer. Pour l'instant, rien de bien concret ne se profile encore, puisque les équipes viennent d'être mises en place. Mais Horani promet d'y remédier dans les meilleurs délais. Actions ciblées pour les PME Par contre, la première grande décision qu'il a prise, elle, est connue. «Nous allons accorder une sorte d'amnistie aux membres qui ne sont pas à jour dans leurs cotisations. Ils bénéficieront de facilités (remises) pour régulariser leur situation. Nous leur ouvrons une brèche afin qu'ils reviennent», lance le président de la CGEM. Quant aux PME, Horani promet d'en faire une des priorités. «Nous estimons qu'il existe aujourd'hui beaucoup d'instruments et d'outils en leur faveur. Nous devons alors les accompagner, les assister dans des actions ciblées », soutient-il. Sur un autre registre, le patron des patrons confirme que l'indépendance de la confédération est intacte. Son affiliation à une filiale de l'ONA (en tant qu'administrateur) pour régler un problème de statut lors de son élection avait soulevé des interrogations. Certains y ont même vu une réduction du champ de l'indépendance de la Confédération. Un non sens pour les proches de Horani. Il fallait seulement trouver une issue pour valider sa candidature. La page est maintenant tournée. «Lors de mon élection, il existait une aberration administrative et nous avons trouvé une solution administrative. Je suis le patron de HPS, et seulement HPS. Je suis là pour fédérer l'ensemble des adhérents, quels que soient leur taille, leur secteur, leur tendance, leur avis… L'indépendance de la CGEM est et reste intacte », reconnaît l'intéressé. Et de poursuivre : «de toutes les manières, le président de la Confédération n'a pas de pouvoirs illimités. C'est le conseil d'administration qui décide. Et dans les statuts, on peut être fier de retrouver des bonnes règles de gouvernance». Maintenant que Horani a bouclé la composition de la structure, qu'il a peaufiné la forme, il va s'attaquer au fond, aux dossiers sur lesquels la CGEM est attendue.