Première PME à s'introduire en bourse, Dari Couspate est un vrai cas d'école. En effet, en 2005, son arrivée à la cote casablancaise a été accueillie par les railleries des uns et les applaudissements des autres. Une PME à la cote, c'était du jamais vu, et on hypothéquait volontiers les chances de réussite d'une telle entreprise. Quatre ans après, l'expérience s'est avérée fructueuse pour Dari comme pour les opérateurs du marché. Pour Hassan Khalil, DGA de Dari, l'introduction en bourse est un projet bien mûri : «en 2005, l'entreprise est arrivée à un stade ou une levée de fonds était nécessaire pour consolider son trend de développement». Trois choix s'offraient donc à la famille Khalil, qui souhaitait étoffer son outil de production avec une nouvelle usine. L'emprunt bancaire, ouvrir le tour de table à un nouvel actionnaire ou encore faire appel à l'épargne publique. La première solution est fort coûteuse, la deuxième aurait menacé le contrôle de la famille sur son bijou. C'est donc logiquement vers la troisième solution que le top management de Dari s'est finalement tourné. «C'était pour nous l'option la plus évidente malgré notre réticence postérieure». Une solution pas chère qui donne l'avantage de garder le contrôle de la société. Cependant, c'est une solution coûteuse en énergie, car un travail préalable était nécessaire pour que l'entreprise familiale se mette au diapason des standards d'une société cotée. Un travail de fond a donc été mené en vue de développer l'institutionnalisation et la transparence dans l'entreprise. «Ce travail s'est avéré concluant. Car au-delà de l'introduction en bourse en elle-même, cela nous a permis de nous mettre à niveau», explique le top management. Introduire une PME ! Un certain nombre d'acteurs du marché financier appelaient de leurs vœux l'introduction d'une PME. Car cela permettait au tissu des sociétés cotées de s'étoffer dans la variété. Finergy, chantre de la PME en bourse, a donc accompagné Dari dans cette perspective et les retombées positives n'ont pas tardé à venir. Hassan Khalil parle de retombées en notoriété et surtout de clients prospectés grâce à la présence en bourse, sans oublier la levée de fonds substantielle accompagnant l'IPO. Ainsi, affirme-t-il : «être coté en bourse est une assurance, surtout pour les clients étrangers qui voient dans l'obligation de transparence qui en découle la meilleure des garanties». En quatre ans de présence à la cote, l'entreprise n'a cessé de consolider son essor, elle a même fait des émules dans son giron. Aussi, pour ce qui est de l'année 2008 qui fut catastrophique pour bon nombre de sociétés cotées, les choses en allèrent tout autrement pour la PME cotée. En effet, tirant vraisemblablement profit du dynamisme du segment du couscous industriel et de la baisse des cours du blé constatée à l'échelle internationale lors du second semestre 2008, Dari Couspate présente à fin 2008 des réalisations financières en fortes progressions. Elle dépasse même les prévisions, avec une progression des revenus frôlant les 50% et s'établissant à 248 millions de dirhams. Un constat fort probant qui exprime la bonne tenue du fabricant de semoule à couscous. Le cours du ticket Dari se place aujourd'hui autour des 530 dirhams et sur un trend sensiblement haussier depuis le début de l'année, malgré le contexte boursier mitigé. Son fondateur, Mohamed Khalil lui, s'enorgueillit d'avoir introduit un produit du terroir à la bourse de Casablanca. Le couscous est à la cote et pas que le vendredi.