Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan. La dernière note d'information du Haut-commissariat au Plan présentant les Résultats de l'enquête de conjoncture auprès des ménages au premier trimestre 2014 ne permet pas un optimisme raisonnable quant à l'évolution de l'Indice de Confiance des Ménages (ICM). Cet indice aura enregistré, au cours du premier trimestre 2014, une quasi-stagnation par rapport au quatrième trimestre 2013 et une baisse de 1,7 point par rapport à son niveau du premier trimestre de l'année 2013. C 'est ainsi qu'au premier trimestre de 2014, l'ICM s'établit à 74,1 points, contre 74,2 points un trimestre auparavant et 75,8 points le même trimestre de l'année passée. (voir graphe n°1) Celui-ci a connu au premier trimestre 2014, « une amélioration aussi bien par rapport au trimestre précédent qu'au même trimestre de l'année 2013. Le solde relatif à cet indicateur, qui continue sa tendance haussière entamée depuis une année, gagne 1,8 point et 11,1 points durant ces deux périodes respectives. » Inversement, les perceptions des ménages relatives à l'évolution future de niveau de vie se sont dégradées. Le solde synthétisant cet indicateur enregistre, en effet, une baisse de 3,5 points par rapport au trimestre précédent et de 6,3 points par rapport à la même période de 2013. L'image renvoyée par ces perceptions est tributaire de l'ensemble des facteurs politiques qui caractérisent notre scène et reflètent une certaine fébrilité dans le regard porté sur l'avancement tumultueux des grandes réformes. La peur du lendemain et la persistance de la crise au niveau du marché de l'emploi renforcent lesdites perceptions. (voir graphe n°2) Chômage : une hausse anticipée Comme il a été dit plus haut, le marché de l'emploi n'offre pas des perspectives positives tant dans le secteur industriel que dans le secteur des BTP. L'enquête a débouché sur des chiffres qui vont dans le sens d'une anticipation de la hausse du chômage. Ainsi, peut-on lire qu' « Au premier trimestre 2014, 77,4% des ménages anticipent une hausse du nombre de chômeurs pour les 12 mois à venir contre 75,4% un trimestre auparavant et 72,4% un an auparavant. Ainsi, le solde de cet indicateur qui s'établissait à un niveau négatif de -69,1 points enregistre une baisse de 0,9 point par rapport au trimestre précédent et de 7,4 points par rapport à la même période de 2013. »(voir graphe n°3) Elément important dans l'appréciation de la confiance des ménages, l'achat de biens durables ne s'inscrit pas dans une perspective favorable. Il serait inopportun selon l'enquête de procéder à des achats actuellement. Ainsi, près « de 54% des ménages marocains considèrent, au premier trimestre 2014, que le moment n'est pas opportun pour faire des achats de biens durables alors que 22,3% pensent le contraire. Avec -31,3 points, le solde relatif à cet indicateur enregistre une légère amélioration par rapport au trimestre précédent (+0,5 point) et une détérioration par rapport au même trimestre de l'année précédente (-3 points) ». La situation financière détériorée Ceux-ci pensent que leurs revenus sont insuffisants pour couvrir leurs dépenses et 37,1% se verront obligés de recourir à l'endettement. La situation par rapport à la même période de l'année passée montre une amélioration de 0,6%. « La même tendance est observée pour les perceptions des ménages sur l'évolution future de leur situation financière personnelle, le solde correspondant a enregistré une hausse de 2,9 points par rapport au trimestre précédent et une baisse de 3,3 points par rapport au premier trimestre 2013». Les autres résultats de l'enquête ne sont pas trop optimistes et permettent de lire qu'une détérioration attendue de la capacité des ménages à épargner est attendue et que les ménages continuent à s'attendre à une hausse des prix des produits alimentaires.