Avec des perspectives de moins en moins optimistes, une situation financière des ménages appelée à se détériorer encore et encore, une capacité à épargner toujours plus écornée et avec des perspectives de poursuite de hausse des prix des produits alimentaires, les ménages marocains ont-ils de quoi avoir confiance et voir la vie en rose ? Pas sûr, surtout que la moitié des ménages n'arrivent pas à couvrir leurs besoins par leurs revenus et quasiment 95% des ménages n'arrivent pas à épargner de leurs revenus. Les résultats de l'enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le HCP, montrent que l'Indice de Confiance des Ménages (ICM) aura enregistré, au cours du premier trimestre de 2014, une quasi stagnation par rapport au quatrième trimestre de 2013 et une baisse de 1,7 point par rapport à son niveau du premier trimestre de l'année 2013. C'est ainsi qu'au premier trimestre de 2014, l'ICM s'établit à 74,1 points, contre 74,2 points un trimestre auparavant et 75,8 points le même trimestre de l'année passée. L'évolution de l'ICM est le résultat des variations de ses différentes composantes. Niveaux de vie: perspectives moins optimistes Les opinions des ménages sur l'évolution passée du niveau de vie ont connu, au premier trimestre de 2014, une amélioration aussi bien par rapport au trimestre précédent qu'au même trimestre de l'année 2013. Le solde relatif à cet indicateur, qui continue sa tendance haussière entamée depuis une année, gagne 1,8 point et 11,1 points durant ces deux périodes respectives. Inversement, les perceptions des ménages relatives à l'évolution future de niveau de vie se sont dégradées. Le solde synthétisant cet indicateur enregistre, en effet, une baisse de 3,5 points par rapport au trimestre précédent et de 6,3 points par rapport à la même période de 2013. Au premier trimestre de 2014, 77,4% des ménages anticipent une hausse du nombre de chômeurs pour les 12 mois à venir contre 75,4% un trimestre auparavant et 72,4% un an auparavant. Ainsi, le solde de cet indicateur qui s'établissait à un niveau négatif de -69,1 points enregistre une baisse de 0,9 point par rapport au trimestre précédent et de 7,4 points par rapport à la même période de 2013. Achat de biens durables : inopportun pour le moment Près de 54% des ménages marocains considèrent, au premier trimestre de 2014, que le moment n'est pas opportun pour faire des achats de biens durables alors que 22,3% pensent le contraire. Avec -31,3 points, le solde relatif à cet indicateur enregistre une légère amélioration par rapport au trimestre précédent (+0,5 point) et une détérioration par rapport au même trimestre de l'année précédente (-3 points). Par ailleurs, près de 57,1% des ménages considèrent que leurs revenus couvrent leurs dépenses, alors que 37,1% d'entre eux déclarent s'endetter ou puiser pour cela dans leurs épargnes. Seuls 5,8% des ménages affirment pouvoir épargner une partie de leur revenu. Le solde de l'indicateur relatif à la situation financière actuelle des ménages s'établit ainsi à un niveau négatif de -31,3 points, en détérioration aussi bien par rapport au trimestre précédent (- 1,8 point) qu'au même trimestre de 2013 (-1,5 point). Quant à l'évolution passée de leur situation financière personnelle, les opinions des ménages, au premier trimestre de 2014, se sont améliorées de 0,6 point par rapport à un trimestre auparavant mais se sont détériorées de 1,7 point par rapport à la même période de 2013. La même tendance est observée pour les perceptions des ménages sur l'évolution future de leur situation financière personnelle, le solde correspondant a enregistré une hausse de 2,9 points par rapport au trimestre précédent et une baisse de 3,3 points par rapport au premier trimestre de 2013. Incapacité des ménages à épargner et poursuite de la hausse des prix En plus des sept indicateurs composant l'ICM, l'enquête fournit des données trimestrielles sur les perceptions des ménages relatives à d'autres aspects de leurs conditions de vie. Il s'agit en particulier de la capacité d'épargne des ménages et de l'évolution des prix des produits alimentaires. Les ménages sont toujours pessimistes quant à leurs capacités à épargner dans les mois à venir. Au premier trimestre de 2014, près de huit ménages sur dix (83,3%) pensent ne pas pouvoir épargner au cours des 12 prochains mois contre 16,7% qui pensent le contraire. Le solde de cet indicateur se situe, ainsi, à un niveau négatif de -66,6 points enregistrant une quasi stagnation par rapport au trimestre précédent et une amélioration de 0,4 point par rapport à la même période de 2013. Au premier trimestre de 2014, près de 90,5% des ménages pensent que les prix des produits alimentaires ont augmenté dans le passé contre 91,9% un trimestre auparavant et 92,2% un an auparavant. Le solde de cet indicateur s'est amélioré de 1,4 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 point par rapport au même trimestre de 2013. Quant aux perspectives d'évolution des prix des produits alimentaires, plus de trois ménages sur quatre (78,6%) pensent que ces prix continueront à augmenter dans le futur contre 77% au quatrième trimestre de 2013 et 78% au premier trimestre de 2013. Le solde relatif aux perspectives d'évolution de ces prix s'est détérioré de 1,6 point et de 1,5 point durant ces deux périodes respectives.