Selon la 28ème édition de la PwC Global CEO Survey, les dirigeants marocains affichent un optimisme renouvelé pour l'économie nationale, malgré les tensions géopolitiques mondiales. L'étude, réalisée auprès de plus de 4 700 dirigeants dans 109 pays, révèle également que la technologie, notamment l'intelligence artificielle (IA), et la gestion des risques climatiques occupent une place centrale dans les stratégies de transformation des entreprises marocaines. Malgré une légère baisse par rapport à 2024, où 90 % des PDG marocains étaient confiants quant à la croissance de l'économie nationale, 81 % des dirigeants du Royaume continuent d'afficher un optimisme quant aux perspectives économiques du Maroc. Cette résilience témoigne de la solidité du tissu économique local, même face à des tensions géopolitiques croissantes qui placent désormais ces dernières comme la première source de risque identifiée par 34 % des dirigeants. Lire aussi | Industrie : un accès au financement « normal » pour 75% des patrons au T4-2024 En revanche, la confiance dans l'économie mondiale a diminué, passant de 58 % en 2024 à 52 % cette année, ce qui reflète un climat d'incertitude global. Toutefois, 90 % des chefs d'entreprise marocains restent confiants quant à la croissance de leurs propres entreprises dans les 12 mois à venir. L'intelligence artificielle et la gestion des risques au cœur des stratégies L'intelligence artificielle (IA) se positionne comme un moteur clé de la transformation des entreprises marocaines. Selon l'enquête, 71 % des dirigeants prévoient une intégration systématique de l'IA dans leurs processus d'ici trois ans. Ce virage technologique est perçu non seulement comme un levier d'efficacité opérationnelle, mais aussi comme un moyen d'accélérer la résilience et la compétitivité des entreprises. L'IA figure ainsi au cœur des priorités stratégiques des PDG marocains. Parallèlement, les risques liés à la cybersécurité et au climat restent des préoccupations majeures. 58 % des dirigeants se disent exposés aux menaces cyber, tandis que 45 % d'entre eux se montrent particulièrement vigilants face aux réglementations sur les émissions de carbone, telles que le mécanisme CBAM (Carbon Border Adjustment Mechanism), qui pourrait affecter l'accès à certains marchés d'exportation. L'essor des fusions et acquisitions, un levier de croissance et d'internationalisation En matière de croissance externe, près de la moitié des dirigeants marocains (47 %) envisagent des opérations de fusion-acquisition dans les trois prochaines années, un signe d'ambition pour renforcer leur présence sur les marchés internationaux. Cette tendance s'inscrit dans un mouvement déjà engagé, puisque 39 % des dirigeants marocains affirment avoir réalisé au moins une acquisition significative au cours des trois dernières années. Lire aussi | Najla Cherif Hamdi: «Le leadership féminin peut offrir un modèle plus collaboratif, plus empathique et apportant souvent des perspectives nouvelles» Jonathan Le Henry, Partner Strategy& chez PwC, souligne : « Les entreprises marocaines franchissent désormais un nouveau cap où la transformation numérique est un impératif. Dans ce contexte, le capital-investissement joue un rôle central en soutenant les projets d'expansion et en contribuant à la compétitivité des entreprises marocaines sur la scène internationale. » Une transformation durable au cœur des priorités des dirigeants marocains Reda Loumany, Territory Managing Partner de PwC au Maroc, conclut : « Malgré un environnement économique mondial en constante évolution, les entreprises marocaines font preuve d'une grande confiance dans leurs perspectives de croissance. En misant sur l'innovation technologique et le développement du capital humain, elles s'engagent dans une transformation durable, visant à répondre aux défis émergents tels que l'intelligence artificielle et le changement climatique, pour bâtir un avenir résilient. » Cette étude a été menée entre le 1er octobre et le 8 novembre 2024, auprès de 4 701 dirigeants dans 109 pays. Les résultats ont été pondérés en fonction du PIB nominal des pays pour garantir une représentation fidèle des opinions des PDG à l'échelle mondiale. L'échantillon marocain a compté plus de 50 répondants.