Les élections législatives en France ont surtout été l'expression d'une tendance lourde, mais dynamique et assez complexe. Elles portent en elles-mêmes l'espoir d'un autre devenir et donc de la possibilité de vaincre le fatalisme. Le taux de participation a atteint 66,63%, avec 28 870 328 votants, le plus haut niveau atteint depuis 1997. Néanmoins, le taux d'abstention (33,37%) demeure non négligeable et aucun parti ou bloc d'alliances n'a obtenu la majorité absolue (289 sièges). Avec 178 sièges, l'Union de la gauche ou Nouveau Front Populaire (NFP) vient en tête, suivie de « Ensemble », ex-majorité présidentielle, avec 150 sièges. À eux seuls, ces deux blocs détiennent 328 sièges, soit un nombre supérieur à la majorité absolue (289 sièges). Cela semble être le premier scénario possible d'alliance, bien qu'assez difficile, compte tenu des exigences du NFP, et en particulier de l'une de ses principales composantes qu'est La France Insoumise (LFI). Le Rassemblement National (RN) est arrivé en troisième position, tout en marquant une nette avancée par rapport aux élections législatives antérieures. Cela signifie que ce parti d'extrême droite demeure à l'affût. D'ailleurs, la présidente de ce parti, Marine Le Pen, a déclaré se maintenir dans l'opposition. C'est un choix stratégique pour mieux se préparer à l'horizon 2027. Lire aussi | Législatives françaises: Mélenchon, le Marocain super star Entre temps, les actions menées par les coalitions au pouvoir, et surtout les réalisations ou non des promesses du camp adverse au RN, vont favoriser ou défavoriser la progression de l'extrême droite qui, en fait, elle-même ne propose guère un véritable programme de « redressement national », mais profite plutôt de l'accumulation des échecs des acteurs politiques au pouvoir, et de la colère croissante de la majorité de la population et de sa « dépolitisation », en particulier la population rurale insuffisamment organisée et encadrée, et celle des petites et moyennes agglomérations urbaines ayant subi les conséquences de la délocalisation et de la désindustrialisation, au cours des dernières années. C'est dire donc que la France actuelle est appelée à connaitre plus d'instabilité, mais aussi plus de changements possibles, porteurs d'espoir, pour couper l'herbe à une extrême droite raciste dont le programme se nourrit principalement des frustrations, de la colère, de la haine de l'autre et d'une volonté de repli sur soi. Ainsi, la vraie bataille commence, celle pour le renforcement de la démocratie et la restauration de la confiance des citoyens dans leurs institutions aux niveaux local et national, sans oublier la dimension internationale qui demeure fondamentale et qui nécessite des ruptures incontournables afin que l'Hexagone puisse se réconcilier avec son passé, instaurer et développer des relations bilatérales et multilatérales plus équitables et plus respectueuses des équilibres et des souverainetés. Lire aussi | Législatives françaises : Au Maroc, le candidat NFP plébiscité au second tour [Résultats par villes] Parmi les questions prioritaires où la France est certainement appelée à s'engager, figurent la lutte contre le réchauffement climatique et bien sûr la paix, partout dans le monde, aussi bien en Ukraine qu'au Proche-Orient, en Palestine, où un peuple subit un processus génocidaire mené par l'extrême droite sioniste, en fait un processus destructeur des valeurs universelles accumulées par l'humanité et qui ont réussi à rapprocher et à unir la quasi-totalité des Etats et des peuples de notre planète, sur laquelle pèsent aujourd'hui de grandes menaces.