2021 a été une année exceptionnelle pour les acteurs du capital investissement au Maroc. En effet, selon Tarik Haddi, Président de l'AMIC (Association marocaine des investisseurs en capital), les levées de fonds des sociétés de gestion, membres de l'AMIC, ont atteint un niveau record de 1,867 milliard de DH au titre de l'exercice 2021, soit une hausse de près de 40% en glissement annuel. On apprend que ces levées de capitaux ont été réalisées par 4 fonds dédiés à l'investissement transrégional, et que cette catégorie de fonds s'accapare 80% des levées pour le Maroc depuis 2012. La part des organismes de développement internationaux est en forte hausse depuis la première génération de fonds (2000-2005), relève l'AMIC, ajoutant que la part des investisseurs marocains a connu une forte baisse entre la première et la quatrième génération de fonds, en passant de 73% des levées sur la période 2000-2005 à 37% sur la période 2017-2021. Lire aussi | L'ONMT organise une tournée à Paris, Londres et New York En 2021, les investissements réalisés par 12 sociétés de gestion s'élèvent à 1,152 milliards de DH, portant sur 22 nouvelles entreprises investies et 8 réinvestissements. Avec 32 % des investissements réalisés en 2021, le secteur industriel s'arroge encore la première place tandis que celui des services et transports arrive en seconde position et enregistre une hausse de 18% à 31% sur la période 2017-2021. Plus de 71% des investissements sont réalisés dans la région de Casablanca-Settat et 9% dans la région Rabat-Salé-Kenitra, précise l'AMIC. De leur côté, les investissements en Capital Amorçage et Risque représentent 32% des investissements réalisés en nombre et 7% en valeur, fait observer l'Association, ajoutant que leurs parts sont passées de 26% sur la période 2006-2011 à 48 % sur la période 2017-2021 (en nombre). L'AMIC constate, également, une augmentation du nombre de transactions de moins de 20 millions de DH, entre la 3ème et la 4ème génération de fonds, grâce au développement de l'activité amorçage/risque. De même, la taille des fonds a permis de doubler, sur deux générations, les tickets moyens d'investissements pour le développement et la transmission passant de 55 millions de DH (2012 – 2016) à 99 MMAD (2017 – 2021). Le ticket moyen pour les entreprises en phase d'amorçage/risque est d'environ 8,6 MMAD sur la période 2017–2021. Avec 4 actes de désinvestissement, les sorties de l'année 2021 se sont établies à 882 MDH. Ce résultat constitue le 2ème record après l'année 2017 (968 MDH) pour les sorties effectuées ces 10 dernières années. Lire aussi | Recettes touristiques. Une hausse de 80% à fin mars 2022 À fin 2021, les fonds ont réalisé 136 actes de désinvestissement. Les sorties sur le marché secondaire représentent 37 % des montants désinvestis, suivies des sorties auprès des industriels qui représentent 28 %, puis des sorties boursières qui représentent 18 %. En ce qui concerne les performances, le taux de rentabilité interne (TRI) brut moyen calculé sur la base de 91 cessions effectives s'est situé à 13 % sur la période allant de 2000 à 2021. Le multiple global du secteur est de 2 (1,2 pour l'amorçage/risque – 2,3 pour le développement et 1,8 pour la transmission). Par ailleurs, l'AMIC fait ressortir que la durée moyenne de détention des participations est de 6,1 ans. Les secteurs de la santé, des services et de la construction affichent les TRI les plus élevés avec respectivement 26%, 18% et 17%.