Ecrit par la Rédaction | Le Rapport d'Activité 2021 des acteurs marocains du capital investissement, regroupés au sein de l'Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) relève que l'exercice s'est soldé par un total de capitaux levés records de 1.867 MDH. Le cumul des levées de fonds s'établit à 6.996 MDH sur la période de 2017 – 2021 soit presque le double des fonds levés sur la période 2012-2016. Détails. L'Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) a présenté le rapport d'Activité 2021 des acteurs marocains du capital investissement lors d'une conférence de presse tenue ce 17 mai à Casablanca. L'année enregistre des chiffres records que le président de l'AMIC, Tarik Haddi, explique par une maturation et une montée accélérée en expérience de l'activité avec une moyenne de 16 opérations réalisées par opérateur. Bien que les effets du Covid-19 ont bien été ressentis sur l'ensemble du tissu économique l'activité elle, a fait montre de résilience grâce au plan d'actions menés par l'équipe dirigeante de l'AMIC et qui s'est soldé par une croissance de 1% en 2020 alors que l'activité économique plongeait de 30% et le taux de croissance tombait à -6,3%. En 2021, l'environnement a également été favorable avec une meilleure adaptation du cadre réglementaire que ce soit avec la loi sur les OPCC, la SA ou encore la loi portant création du Fonds Mohammed VI pour l'investissement bien que le talon d'Achille qu'est la fiscalité demeure entier. En chiffres, les capitaux levés en 2021 enregistrent un record de 1.867 MDH. Les levées de fonds atteignent un montant global de 6.996 MDH sur la période de 2017 – 2021 soit presque le double des fonds levés sur la période 2012-2016. Selon le rapport d'activité 2021 de l'AMIC, la part des organismes de développement internationaux est en forte hausse depuis la 1ère génération de fonds (2000-2005). A contrario, la part des investisseurs marocains a connu une forte baisse entre la 1ère et la 4ème génération de fonds. Elle est passée de 73 % des levées sur la période 2000 – 2005 à 37 % sur la période 2017 – 2021. En matière d'investissements, l'AMIC a relevé qu'en 2021, les investissements réalisés par 12 sociétés de gestion, s'élèvent à 1.152 MDH pour 30 entreprises dont 22 nouvelles et 8 autres en réinvestissements. Par secteurs, l'industrie arrive en tête avec 32 % des investissements réalisés en 2021, talonnée par les services et transports arrivant en seconde position, en hausse de 18 % à 31 % sur la période 2017 – 2021. Par région, pas de surprise, plus de 71% des investissements sont réalisés dans la région de Casablanca-Settat et 9 % dans la région Rabat-Salé-Kenitra. Les membres de l'AMIC espère qu'avec la nouvelle charte d'investissement il y aura des incitations pour une plus grande diversification régionale de l'investissement. A noter également que sur ces performances 2021, les investissements en Capital Amorçage et Risque représentent 32 % des investissements réalisés en nombre et 7 % en valeur. Leurs parts sont passées de 26 % sur la période 2006 – 2011 à 48 % sur la période 2017 – 2021 (en nombre). Parmi les faits marquants soulevés lors de la conférence de presse est l'une augmentation du nombre de transactions de moins de 20 MDH entre la 3ème et la 4ème génération de fonds, grâce au développement de l'activité amorçage/risque. De même que la taille des fonds a permis de doubler, sur deux générations, les tickets moyens d'investissements pour le développement et la transmission passant de 55 (2012 – 2016) à 99 MDH(2017 – 2021). Le ticket moyen pour les entreprises en phase d'amorçage/risque est d'environ 8,6 MMAD sur la période 2017 – 2021. En ce qui concerne les désinvestissements, l'exercice 2021 a enregistré 4 sorties pour 882 MDH, soit un 2ème record après l'année 2017 (968 MDH) pour les sorties effectuées ces 10 dernières années. Avec 3,18 Mds MAD, le montant des sorties effectuées en 5 ans (2017 – 2021) est plus important que le montant atteint (1,015 Md MAD) lors de la période (2012 – 2016). A fin 2021, les fonds ont réalisé 136 actes de désinvestissement. Les sorties sur le marché secondaire représentent 37 % des montants désinvestis, suivies des sorties auprès des industriels qui représentent 28 %, puis des sorties boursières qui représentent 18 %. En termes de rendement, le TRI brut moyen calculé sur la base de 91 cessions effectives est de 13 % sur la période de 2000 à 2021. Le multiple global du secteur est de 2 (1,2 pour l'amorçage/risque – 2,3 pour le développement et 1,8 pour la transmission). La durée moyenne de détention des participations est de 6,1 ans. Les secteurs de la santé, des services et de la construction affichent les TRI les plus élevés avec respectivement 26%, 18% et 17%. Ce record de 2021 est loin d'être un effet de rattrapage après la crise pandémique, puisque les perspectives d'avenir montre que l'activité s'inscrit sur une courbe ascendante. Ainsi, selon les entreprises sondées, les investissements devraient totaliser 1.460 MDH en 2022, 1.430 MDH en 2023 et 1.365 MDH en 2024. Sachant également le rapport d'activité couvre un périmètre de 28 sociétés de gestion (incluant des fonds) et 60 fonds (16 actifs, les autres en phase de désinvestissement ou désinvestis), et représente ainsi la quasi-totalité des sociétés de gestion ayant un bureau au Maroc. Et que Les fonds transrégionaux accaparent 80 % des levées pour le Maroc depuis 2012 et adoptent tout naturellement une forme juridique étrangère pour des raisons liées notamment aux contraintes de change et de fiscalité. Les fonds locaux, représentant 20 % (en valeur), privilégient les véhicules juridiques marocains (OPCC et SA).