En valeur, sur les 765 MDH investis en 2019, 69 % ont destinés à la région Casablanca-Settat. En nombre, la région représente 68% des 9 PME accompagnées. L'Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) a dévoilé ce 26 février 2020 le rapport d'activité 2019 des acteurs marocains du capital investissement qui couvre 20 société de gestion. L'étude, 12ème du genre, réalisée par le Cabinet Grant Thornton sous la houlette de la Commission Etudes & Statistiques de l'AMIC présidée par Adil Rzal, Président de l'association révèle des faits très intéressants. Notamment en matière de capitaux levés et la typologie des acteurs. L'étude de l'AMIC révèle ainsi qu'à partir de 2017, les organismes de développement internationaux, et plus particulièrement ceux établis dans l'Union Européenne, apportent plus de la moitié des fonds levés et représentent ainsi 2/3 des levées de la 4ème génération de fonds. Par contre, les compagnies d'assurance locales sont complètement absentes depuis 2017 et les caisses de retraite contribuent à hauteur d'1% des levées. En 2019, les capitaux levés dépassent le milliard (1,18 Mds de DH). Les levées de fonds atteignent un montant global de 4,2 Mds de DH sur la période 2017 – 2019. « En seulement 3 ans, la 4ème génération de fonds a donc déjà largement dépassé les levées de la 3ème génération (2011-2016) qui s'élevaient à 3,6 Mds de DH ». Par ailleurs, les fonds transrégionaux s'accaparent 73% des levées pour le Maroc depuis 2012 et adoptent tout naturellement une forme juridique étrangère pour des raisons liées aux contraintes de change, à la fiscalité et à la non connaissance de l'OPCC par les investisseurs étrangers. Les fonds locaux, soit 26% (en valeur), privilégient les véhicules juridiques marocains (OPCC et SA). Par ailleurs, on note que l'indépendance des sociétés de gestion se renforce d'année en année pour atteindre 84% pour les années 2017 à 2019 (4ème génération de fond). En termes d'investissement, on note une faible ventilation géographique. La région Casablanca-Settat, de part le statut de capitale économique de la ville blanche, s'accapare forcément la part du lion. En 2019, que les 765 MDH investis, 69 % ont destinés à la région Casablanca-Settat. En nombre, la région représente 68% des 9 PME accompagnées. Plus de 85% des investissements sont réalisés dans les régions de Casablanca-Settat et de Rabat-Salé-Kénitra. Par ailleurs, 4 entreprises ont bénéficié de réinvestissements. « A ce jour, ce sont plus de 210 entreprises qui ont reçu un montant global d'investissement en capital de 15,3 Mds de DH », lit-on dans l'étude. Les fonds restent généralistes. Avec 34 % des investissements réalisés en 2019, le secteur industriel s'arroge encore la première place tandis que celui des services et transport arrive en seconde position avec 1/4 des investissements. La majorité des montants investis (93%) par les fonds de 4ème génération le sont dans des entreprises en phase de développement et 6% sont consacrés à des opérations d'amorçage et risque. Le rapport de l'AMIC révèle une augmentation significative du nombre de deals de plus de 100 MDH entre les 3ème et 4ème génération de fonds (de 13% à 23%) ainsi que des transactions entre 10 et 20 MDH (de 10% à 19%). L'AMIC affirme que la taille des fonds a permis de doubler en deux générations les tickets moyens d'investissements pour le développement, la transmission et le retournement passant de 43 (2006-2011) à 92 MDH (2017-2019). Le ticket moyen pour les entreprises en phase l'amorçage/risque est de 8 MDH. Sur un autre registre, avec 11 actes de désinvestissement, les sorties de l'année 2019 atteignent près de 800 MDH. Ce résultat constitue le 2ème record après l'année 2017 (968 MMAD) pour les sorties effectuées ces 10 dernières années, note-t-on. Avec 2 Mds de DH, le montant des sorties effectuées en 3 ans (2017-2019) est plus important que le montant atteint (1 Md de DH) par la 3ème génération de fonds (2012-2016). A fin 2019, les fonds ont réalisé 122 actes de désinvestissement. Les sorties auprès des industriels et du marché secondaire représentent 60% des montants désinvestis. En terme de performance, le TRI brut moyen calculé sur la base de 84 cessions effectives est de 14% sur la période 2000 à 2019, alors que le multiple global du secteur est de 2 (1,2 pour l'amorçage/risque – 2,3 pour le développement et 1,8 pour la transmission). La durée moyenne de détention des participations est de 6,1 ans depuis plusieurs années.