La guerre en Ukraine est un évènement historique qui aura des effets profonds dans le monde de demain. Il ne s'agit pas ici de commenter la guerre en elle-même, mais de se projeter sur le monde de demain, parce que l'affrontement Occident-Russie se perpétuera. Cet affrontement impactera les relations internationales de manière très forte. Isoler une puissance comme la Russie, c'est préparer une alliance avec la Chine et l'Inde. C'est-à-dire plus de la moitié du genre humain et trois puissances nucléaires. Le Maroc, grâce à sa diplomatie en dehors des blocs, n'est concerné que par les effets induits de la configuration à venir. En effet, la première qui vient à l'esprit, c'est le désordre dans le commerce international. De nouveaux circuits devront s'établir et cela prendra du temps. L'Europe risque d'exploser, parce que la dépendance vis-à-vis des matières premières et du marché Russe sont très variables. On met en avant le gaz et le coût pour l'Allemagne d'un arrêt d'importation, mais il y a d'autres minerais essentiels aux industries de pointe qui sont concernées. Ce changement brusque et violent des flux peut valoir des points de croissance à l'économie mondiale qui est très dépendante des décisions géostratégiques des grandes puissances. Lire aussi | Le pari de l'exécutif [Par Jamal Berraoui] Les pays pauvres souffrent déjà non seulement de l'augmentation des prix des produits alimentaires, mais de leur rareté aussi. Les observateurs craignent une vague de manifestations de la faim semblable à celle du début des années 80. C'est un monde plein d'incertitudes que nous allons vivre. Ce n'est pas le meilleur climat pour la croissance d'une économie ouverte. Le Maroc a un atout principal, il n'a pas de dépendance prononcée envers un bloc. L'économie pourra donc sauvegarder et même accentuer sa diversification. Ce point est renforcé par une diplomatie dont la sagesse est à toute épreuve. Mais l'impact des variations de cours restera et nécessitera des politiques publiques adaptées et une agilité accrue. Lire aussi | Forsa : appels d'offres infructueux pour la sélection des institutions de financements Le plus dur sera de sortir des schémas liés au monde que nous connaissions. Il est tombé en février dernier quand la Russie a lancé son attaque. Celui qui vient n'a pas dévoilé ses contours. Cette période d'incertitude est en elle-même un handicap à surmonter, grâce à la capacité de prospective.