Le gouvernement devrait être constitué prochainement selon les informations disponibles. Les nouveaux alliés auraient trouvé un terrain d'entente pour éviter la rédaction d'un nouveau programme gouvernemental et le passage devant les deux chambres. Ils se limiteraient à une déclaration politique de la nouvelle majorité. On serait alors du point de vue de la Constitution devant un remaniement technique sans plus. Ces arguties ne passionnent pas les foules et elles n'ont objectivement pas un intérêt énorme. Par contre des urgences attendent la nouvelle équipe et elles ont un impact évident sur la marche de l'économie et donc sur la vie des gens. Le temps perdu pour l'élaboration de la loi de finances complique la tâche. A moins que les politiques ne lâchent la bride à la technostructure du ministère, on ne voit pas comment d'ici octobre la réforme fiscale et celle de la Caisse de compensation puisse y être intégrés. Le plus réaliste c'est de penser qu'elles seront renvoyées à l'année suivante ou aux calendes grecques. Par contre il y a un dossier sur lequel tout retard serait criminel, c'est celui des retraites. Chaque mois qui passe nous rapproche de la déflagration que constitue la faillite du système. Sans une réforme globale nous nous dirigeons tout droit vers la création d'une nouvelle dépense incompressible de l'Etat. Nul ne peut imaginer, un seul instant, le non-versement des pensions. Mais alors c'est vers la faillite de l'Etat que l'on se dirigerait. Si je le répète, c'est parce que tout instrumentalisation politicienne serait désastreuse, on ne peut pas mettre sur le dos du PJD la situation actuelle. Les gouvernements successifs ont préféré l'aspirine à la réforme. Le malade est dans le coma. Les syndicats devraient accepter la réalité, celle de la nécessité d'un effort de tous les partenaires sociaux pour sauver le système. Le projet de la réforme de la justice n'a l'adhésion ni des juges, ni des greffiers, ni des avocats. Difficile dans des conditions d'en attendre des miracles. Surtout si les revendications des syndicats ne sont pas satisfaites. Une justice efficiente étant incompatible avec des tribunaux fermés deux fois par semaine. Les réformes de l'éducation et de l'administration sont juste des slogans bon marché depuis 40 ans et il n'y a aucune raison d'espérer que cela change. Benkirane sent, sûrement, lui-même la différence dans l'ambiance qui entoure l'installation de son second cabinet par rapport au premier. Le soufflet est réellement tombé. Mais selon le bon mot d'un internaute « nos politiques arrivent à nous décevoir, même quand on en attend rien ».