L es entreprises marocaines ont déposé, auprès des perceptions les bilans de l'année 2012. La Direction générale des impôts collectera les chèques des contribuables, mais surtout les chiffres. Elle pourra évaluer avec précision les recettes au titre de l'IGR et de l'IS sur l'année et donner un indicateur décisif au gouvernement pour mener à bien des politiques publiques idoines. L'informatique aidant, ces chiffres seront disponibles rapidement. Il serait sage d'affiner les analyses, par secteur d'activité, taille des entreprises, régions etc... Cette mine d'informations, à l'instar des pays démocratiques, devrait être rendue publique. Cela permettrait de rationaliser le discours, inhibant, sur la crise et partant d'élever le niveau du débat public en le recentrant sur la réalité économique. C e que l'on sait déjà, c'est que la contribution du secteur bancaire est largement affectée par les provisions. S'agissant du premier contributeur fiscal, avec le secteur des télécoms, cela va sans doute influer sur le déficit budgétaire. La politique de provisionnement est d'une extrême sagesse. Du fait de la crise, la sinistralité augmente, c'est ce que rapportent tous les banquiers. Leur prudence est un gage de bonne gouvernance. Le Maroc ne peut se permettre le moindre doute sur la solidité de son système bancaire. Qualité qui nous a permis de résister à la tempête du programme d'ajustement structurel dans les années 90. Les cas BNDE et CIH, qui distribuaient des dividendes sur des créances irrécouvrables et peu couvertes en garantie, sont derrière nous, du moins doit-on l'espérer. Le défi pour les banques marocaines c'est le renforcement des capitaux propres et l'élargissement de la collecte de dépôts. L'assainissement des portefeuilles, se fait en continu à la satisfaction de Bank Al Maghrib. L e secteur de la communication est en grosses difficultés, on le savait, on en a les preuves comptables. L'enveloppe publicitaire a lourdement rétréci. La presse écrite, mais les radios libres aussi, ont vu leur chiffre d'affaires baisser de près du tiers globalement. Le modèle économique prégnant est celui de PME, à faible intensité capitalistique. Si la tendance ne s'inverse pas rapidement, on assistera à des reclassements, probablement brutaux. Malheureusement, la perspective de la disparition de titres est réelle. C'est une crainte pour la diversité, mais aussi pour des emplois, un savoir-faire difficile à reclasser ailleurs. ■