La scène du ventre nu montré par un parlementaire marocain, lors de l'intervention mensuelle du Chef du gouvernement dans une enceinte où tous les intervenants, députés et conseillers compris, sont qualifiés de ‘'respectables'' en a choqué plus d'un. Elle a montré qu'après une série de dérives verbales – qui incitent désormais beaucoup de parents à conseiller à leurs enfants de tous âges d'éteindre la télévision lors des retransmissions des débats au parlement de leur pays – on est passé à l'improbable, l'insoutenable, soit le moment où on commence à montrer son corps ....pour prouver qu'on est innocent d'accusations qui vous tombent sur la tête, là où vous vous y attendez le moins et de la part de responsables politiques supposés plutôt assainir le débat public que de le rendre plus trouble, plus nauséabond. L'échange qui a donné lieu à la scène en question et le fait qu'un parlementaire ait pensé qu'il n'avait d'autre moyen pour se défendre que de montrer la partie molle de son anatomie sont une insulte pour l'ordre public – puisqu'un tel comportement est normalement passible de la loi lorsqu'il se produit dans la rue – et pour tous les Marocains qui sont en droit d'attendre plus de tenue de leurs représentants. Et de fait, au-delà du caractère caricatural – certains diraient, vulgaire – d'un comportement qui a apporté la démonstration par l'absurde du niveau de délitement et de dégradation du débat politique dans notre pays, depuis quelques mois, le ventre mou montré au pays par le président du groupe de l'Union Constitutionnelle à la chambre des conseillers pose un problème juridique et politique majeur : De la sorte, il s'agit d'une vraie imposture qu'aucun procureur n'ait encore été saisi par le gouvernent de dossiers liés aux accusations répétées de son chef – et même du Ministre de la justice qui avait quelques mois auparavant parlé presque dans les mêmes termes que son patron des mêmes sujets. A ce propos, on se retrouverait presque dans la configuration qui était celle d'un ancien, et puissant, Ministre de l'Intérieur qui pointait nombre de dossiers au dessus des têtes d'innombrables personnes les menaçant, pour mieux les ‘'tenir'', de les divulguer ‘'le moment venu''. Or, ce moment n'est jamais venu, et c'est peut-être pour cela que nous avons la posture politique et institutionnelle qui est la nôtre aujourd'hui. Avec un chef de gouvernement impuissant, qui confond toujours opposition et action, charge de l'Etat et irresponsabilité, parlement et une célèbre place de Marrakech. En un mot, qui ne sait pas quoi dire, quoi faire.