Et rebelote ! Une autre polémique qui menace la cohésion de la majorité gouvernementale. Lundi 12 novembre, le groupe parlementaire istiqlalien a appelé le gouvernement à présenter ses excuses par rapport au contenu du communiqué publié à l'issue du Conseil de gouvernement du jeudi 8 novembre et dans lequel l'Exécutif a exprimé son étonnement face aux interventions de quelques députés de la majorité lors des débats autour de la loi de Finances 2013. Ainsi à l'issue de sa réunion hebdomadaire, le groupe parlementaire istiqlalien a exprimé «son fort étonnement» face à l'attitude du gouvernement, la qualifiant dans son communiqué publié lundi de «dépassement des prérogatives du Parlement, étant le seul habilité constitutionnellement à contrôler le travail de l'Exécutif et non le contraire». Mais pourquoi donc l'Istiqlal a-t-il été le seul à réagir au communiqué du gouvernement, alors que ce dernier a pointé du doigt «des députés de la majorité» sans spécifier leur appartenance? Selon Adil Benhamza, député et membre du bureau politique de l'Istiqlal, «la réaction de notre parti ne comporte aucune surenchère». «En étant le seul à réagir, le groupe parlementaire istiqlalien a tout simplement fait son devoir, contrairement aux autres et s'est exprimé au nom du Parlement en tant qu'institution dotée de nouveaux pouvoirs dans un contexte nouveau, celui de la nouvelle Constitution», a déclaré à ALM M. Benhamza. «C'est le Parlement qui contrôle et évalue le travail des politiques publiques, non le contraire», a-t-il martelé. Mais qu'est-ce qui a poussé le gouvernement à avoir une telle attitude ? Selon plusieurs sources concordantes, l'affaire a éclaté mercredi lors des travaux de la commission parlementaire des finances marqués par des interventions fermes des parlementaires de l'Istiqlal critiquant des mesures contenues dans la loi de Finances. Le lendemain, le gouvernement a publié à l'issue de son Conseil hebdomadaire le fameux communiqué exprimant «son étonnement face aux interventions des députés de la majorité» et appelant à plus de retenue et à «l'obligation de faire montre de responsabilité dans le débat sur une loi de Finances contenant un nombre important de mesures nouvelles et qualitatives». Ce communiqué traduisait, en effet, une colère gouvernementale contre les tirs nourris de députés à l'égard du projet de loi de Finances 2013 lors de l'examen en commission du projet de loi de Finances. Mais pour M. Benhamza, l'attitude du gouvernement est inacceptable, ne consacrant pas le principe de séparation des pouvoirs. «Les parlementaires de la majorité ont le droit de s'exprimer, de débattre et de proposer des amendements de la loi de Finances, leur soutien au gouvernement se limite dans le vote pour la loi de Finances», a-t-il souligné. Et de conclure: «Les travaux des commissions parlementaires se déroulent à huis clos, le gouvernement n'a pas à exposer sur la scène publique ce qui s'y est produit. Il aurait dû débattre, réagir dans un cadre institutionnel».