Les exportateurs marocains de fruits et légumes peuvent souffler. En effet, l'entrée en vigueur de l'accord commercial entre la Commission européenne et le Mercosur, initialement prévue pour 2021, sera probablement retardée de quelques années. Ce qui signifie que la réduction de droits de douane sur les produits exportés vers le vaste marché de l'Union européenne par cette communauté économique qui regroupe plusieurs pays de l'Amérique du Sud selon les différents paliers prévus (de zéro à quinze ans selon les produits et services) n'est plus pour demain. Une perspective qui arrange fort bien nos agriculteurs exportateurs dont l'Europe est le premier débouché et de loin, en étant par exemple le réceptacle de près des deux tiers de nos exportations en fruits et légumes. Lire aussi | Coronavirus : suspension des essais du vaccin d'Oxford Il faut dire qu'avec la montée en puissance au cours des dernières années de plusieurs autres pays agricoles, tels l'Egypte, la Turquie ou le Mexique, notre position sur bon nombre de segments agricoles se fragilise déjà de saison en saison sur nos principaux marchés traditionnels comme la France, l'Espagne et la Belgique. D'où l'effort de diversification de débouchés entamé avec l'appui des pouvoirs publics notamment vers la Russie et le Moyen-Orient. Aussi, le report aux calendes grecques de l'accord UE/Mercosur, suite au refus de l'Allemagne de ratifier l'accord cette semaine dans le cadre du Conseil informel des ministres européens de l'agriculture pour des raisons environnementales, éloigne donc la perspective d'une exacerbation à court terme de la concurrence pour nos produits agricoles, notamment venant de l'Equateur et du Chili qui figurent dans le top 20 mondial des exportateurs de fruits et légumes. Lire aussi | Programme Impulse de l'UM6P: 16 Startuppers primés Rappelons que le Maroc a exporté en 2019 un total de fruits et légumes de 1,4 million de tonnes dont plus du tiers en tomates, soit une progression de 4% par rapport à 2018.