C'est les chiffres que rapporte le site d'information financière Bloomberg, citant des sources non autorisées. L'objectif de cette sortie serait, entre autres, de consolider ses réserves de devises pouvant faire face au moins à 5 mois d'importation. L'opération, prévue selon Bloomberg, pour se tenir vers la fin du mois de Septembre, devrait se dérouler en deux fois. Le pays envisagerait ainsi une vente d'obligations souveraines d'environ 2 milliards de dollars, suite à l'impact de la crise sanitaire du coronavirus sur l'économie et les finances du pays. Une situation de crise qui, selon les sources proches du dossier citées par le site d'information, a mené le pays « à dépendre davantage des marchés internationaux de la dette ». Lire aussi | Contrat programme tourisme 2022-22 : l'Etat consent à des efforts pour sauver le secteur [Document] Dans le détail, la première émission, d'une valeur de 1 milliard d'euros (1,19 milliard de dollars) aura une maturité d'au moins 5 ans. Cette euro-obligation viendra soit proroger une précédente émission qui arrive à échéance début octobre prochain, soit en faire le rachat, expliquent les sources de Bloomberg. La deuxième émission, cette fois-ci libellée en dollars, devrait être d'un montant de 1 milliard. Celle-ci devra servir a (re)constituer les réserves de devises du pays. Ce retour sur le marché des obligations souveraines, s'il se concrétise, représentait le double de ce que le pays prévoyait avant le déclenchement de la crise du coronavirus. Ce qui indique bien l'incidence importante de cette crise sanitaire sur les finances publiques marocaines. Le pays vit, avec cette crise, sa première récession depuis plusieurs années (voire décennies). Une contraction de l'économie marocaine de 5% est envisagée, d'autant plus que celle-ci est intimement dépendante du tourisme, de l'agriculture et des exportations. Des pans entiers d'entrée de devises en outre (IDE, transferts des MRE) qui ont pris les conséquences de la pandémie de plein fouet. Cette nouvelle vente d'obligations souveraines ferait grimper l'ensemble des sorties du Maroc sur les marchés émergents des obligations souveraines à 170 milliards de dollars. Ce qui constituerait en soi un record pour le cumul annuel sur la période. Toutefois, le Maroc n'est pas le seul à faire appel à ce marché, étant donné que les émissions d'obligations souveraines ont constitué un outil pour plusieurs pays dans leur quête de solutions à la crise. Lire aussi | Maroc : face à la crise, les banques, principale clé de relance Le Ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, avait déjà annoncé les couleurs lors d'une conférence de presse ce mardi 4 août à Rabat, en évoquant l'émission d'obligations sur sa dette souveraine sur les marchés internationaux, sans pour autant lâcher quelque montant. La conférence de presse était consacrée au plan de relance de l'économie concocté par le Ministère et ses partenaires privés. « Le Maroc est prêt pour cette sortie sur le marché obligataire international, et le gouvernement n'attend plus que le moment propice pour émettre ses obligations souveraines afin de bénéficier des meilleures conditions d'emprunts possibles », avait-il laissé entendre. Enfin, cette nouvelle sortie fera également passer la dette du pays de 65% à 75% du PIB en 2020. Un bond qui vient contrarier tous les efforts menés par le Maroc, sous l'œil du FMI, pour réduire le niveau d'endettement du pays qui a gonflé après « une série de dépense visant à contenir l'agitation sociale en 2011 », affirme Bloomberg. Selon le Mohamed Benchaâboun, « Il faudra peut-être quatre ans pour stabiliser ce ratio avant qu'il ne soit réduit ». Lire aussi | Etsy, la plateforme de vente en ligne, étend ses activités au Maroc Pour rappel, en novembre 2019, le Maroc avait déjà levé à un taux « historiquement » bas, de l'ordre de 1,5%, plus d'1 milliard de dollars. Et les obligations du Maroc ont offert aux investisseurs un rendement de 4% cette année. Selon Bloomberg, c'est la meilleure performance d'obligations souveraines sur l'ensemble du continent. Tribune et Débats La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traitent et les analysent. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. Vous avez votre opinion, convergente ou différente. Exprimez-la et mesurez-vous ainsi à nos tribuns et débatteurs. Envoyez vos analyses à : [email protected], en précisant votre nom, votre prénom et votre métier.