Après un mois de confinement ayant contraint nombre d'entreprises dans divers secteurs à arrêter leurs machines de production, il va sans dire que l'économie nationale est dans une situation délicate. Et le prolongement du confinement jusqu'au 20 mai prochain ne fait accentuer les difficultés économiques de plusieurs secteurs selon de nombreux experts. Comment préparer la relance après deux mois de confinement ? Eléments de réponse. Tous les secteurs d'activité de l'économie nationale sont malmenés par la crise sanitaire actuelle. Les différents corps de métiers et leurs fédérations ne cessent d'alerter sur la situation depuis le début de la pandémie qui a obligé les autorités marocaines à décréter le confinement et une série de mesures pour limiter la propagation du virus. Selon Haut Commissariat au Plan (HCP), 57% de l'ensemble des entreprises du royaume ont arrêté leurs activités début avril. On assiste donc à une crise sanitaire dont le corollaire est une crise économique, qui, pour sa part, pourrait s'installer dans la durée selon de nombreux experts. « Dans quel état sera l'économie mondiale dans les prochains ? Dans quel état sera l'économie marocaine aussi ? », s'interroge d'ailleurs Frédéric Louat, Directeur général de Riser Maghreb. Pour lui, la réponse à cette question dépendra de la résilience des secteurs clés de l'économie marocaine. « Il faut tenir compte de la vulnérabilité des principaux secteurs, et surtout celle des PME et aussi des grandes entreprises dans des secteurs particulièrement touchés. Je pense notamment au tourisme, à l'automobile, à l'industrie textile… Il y a un certain nombre de secteurs qui ne seront pas à l'abri des difficultés quelque soit la taille des entreprises qui les portent », analyse-t-il. Il va plus loin en faisant remarquer que la priorité sera de déterminer les ressources nécessaires à mobiliser pour soutenir tous les agents économiques d'ici 6 mois. Lire aussi: Coronavirus : la situation au Maroc est « maîtrisée » « Il y a effectivement le fonds spécial pour la gestion du Covid-19. Ce fonds a le mérite d'exister et aussi d'avoir permis de capitaliser sur un montant initial assez faible alimenté par des fonds publics, en mobilisant des ressources importantes du secteur privé. Cela constitue quelque chose de très positif. Après, il y a également tout ce qui est fait à travers la Caisse Centrale de Garantie (CCG). Maintenant, la question est de savoir si tout cela sera suffisant, parce que les besoins sont immenses. C'est assez compliqué répondre à cette question. Et la deuxième chose, c'est de savoir comment diriger ces ressources vers les agents économiques les plus vulnérables comme les PME, les TPE », conclut Frédéric Louat. Pour rappel, le Comité de Veille Economique (CVE), qui a tenu sa 5ème réunion lundi 20 avril, a pris de nouvelles mesures urgentes en faveur des entreprises et des ménages impactés par la pandémie. Selon le CVE, les réflexions sur le déconfinement ont déjà commencé, même si le confinement a été prolongé d'un mois supplémentaire, jusqu'au 20 mai 2020.