Un gouvernement rehaussé énormément de nouvelles têtes, le remaniement s'inscrit dans la recherche d'une efficacité plus grande de l'Exécutif. Le discours du Trône était très clair. Le Maroc ne pouvait, ne peut plus, être géré en fonction des appétits partisans. Au-delà des personnes, il y a un vrai problème de l'adhésion populaire. Ce n'est pas une question technique, de gouvernance, mais une vraie question politique. Les accords politiciens n'intéressent personne, la gestion du pays intéresse tous les citoyens, parce qu'elle impacte leur vie quotidienne. L'approche royale dans la constitution de ce gouvernement n'a pas été suffisamment interprétée. En fait, le Chef de l'Etat a demandé aux partis de concéder à l'efficacité de l'exécutif, leurs propres problèmes. L'enjeu ce n'est pas de dégommer des gens, mais de former une équipe, capable de rallumer le feu de l'espoir, de redonner confiance à la jeunesse et de réussir dans les deux années à venir à remobiliser les Marocains autour de leurs institutions. Il nous faut, collectivement, dépasser les préjugés politiciens. Si ce gouvernement réussit à enclencher des réformes, à créer de l'enthousiasme, c'est le pays qui en sortira gagnant. On jugera l'action. Mais cela n'est possible que si l'ensemble de la classe partisane lui offre sa chance, un gouvernement produit des projets de loi, si le Parlement marche au pas de sénateur, cela ne fera pas l'affaire. Une opportunité à saisir Depuis les dernières législatives, le fameux blocage, nous vivons une situation où la politique ne signifie plus grand-chose. Le gouvernement El Otmani n'a pas été plus mauvais que les autres. Mais l'adhésion populaire approche de zéro. Le choix de constituer un gouvernement dont le seul objectif est l'efficacité, est un choix politique. Si cet exécutif réussit à proposer des réformes structurelles… les partis en bénéficieront parce que les Marocains retrouveront de l'appétence pour le jeu politique. Redonner confiance aux gens dans l'action publique va être le premier objectif politique de ce gouvernement. Il faut beaucoup de cécité pour ne pas comprendre que les élections de 2021 ne peuvent pas se passer avec un taux de participation ridicule. Ce gouvernement peut être un moyen de relancer la confiance. Encore faut-il que les partenaires politiques jouent le jeu, au-delà des intérêts partisans égoïstes. Ceux qui font leur première entrée au gouvernement Nouzha Bouchareb Ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisation, de l'Habitat et de la Politique de la ville. Elle occupait le poste de coordinatrice du Comité de l'information et de la communication au sein du Mouvement populaire. M'hamed Amekraz Ministre du Travail et de l'Insertion Professionnelle. Avocat, il est aussi le président de la jeunesse du PJD. Driss Ouaouicha Ministre délégué auprès du ministre de l'Education Nationale, de la Formation Professionnel et de l'Enseignement supérieur chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il était président de l'Université Al Akhawayne. Nadia Fettah El Alaoui Ministre du Tourisme, de l'Artisanat, du Transport Aérien et de l'Economie Sociale. Elle assurait jusque-là les fonctions de Directrice Générale de SAHAM Finances. Hassan Abyaba Ministre de la Culture, de la Jeunesse et du sport, porte parole du gouvernement. Abyaba est le porte-parole de l'Union constitutionelle (UC). Khalid Ait Taleb Ministre de la Santé. Il était jusque-là Directeur du Centre hospitalier universitaire Hassan II Fès depuis 2004 et membre du Comité d'experts au ministère de la Santé. Liste des 24 ministres formant le nouveau gouvernement Saâdeddine El Otmani: Chef du gouvernement Mustapha Ramid, Ministre d'Etat en charge des droits de l'homme, de la société civile et des relations avec le Parlement Abdelouafi Laftit: Ministre de l'Intérieur Ahmed Taoufiq, Ministre des Habous et des Affaires islamiques Nasser Bourita, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Mohamed Benabdelkader, Ministre de la Justice Mohamed Hajoui, Secrétaire général du Gouvernement Mohamed Benchaâboun, Ministre de l'Economie et des Finances Aziz Akhannouch, Ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime Khaled Ait Taleb, Ministre de la Santé Moulay Hafid Elalamy, Ministre de l'Industrie, de l'investissement et de l'économie numérique Nouzha Bouchareb, Ministre de l'Habitat Nadia Fettah Alaoui, Ministre du Tourisme Aziz Rebbah, Ministre de l'Energie et des Mines Mohamed Amekraz, Ministre de l'Emploi Hassan Abyaba, Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture porte-parole du gouvernement Jamila El Moussali, Ministre de la Famille, de la Solidarité et de la Femme Abdellatif Loudiyi, Ministre délégué à la Défense nationale Noureddine Boutayeb Ministre Délégué à l'Intérieur Mohsen Al-Jazouli, Ministre délégué aux Affaires étrangères Nouzha El Wafi, Ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères chargée des MRE à l'étranger et des affaires d'immigration Driss Ouaouicha, Ministre délégué à l'enseignement supérieur