Dans une interview exclusive accordée au magazine Le Point, le créateur de Facebook Mark Zuckerberg dévoile sa vision de l'avenir. Processus en cours : créer une plateforme qui permette à l'humain de s'exprimer de manière plus fluide. Dans son QG de Menlo Park en Californie, les journalistes n'ont pas manqué de décrire la simplicité frappant de l'environnement professionnel et de l'aspect vestimentaire de l'homme qui, pourtant, gère une communauté de 2,41 milliards d'abonnés et qui gagne 6 millions de dollars par jour. Cela n'empêche que l'interview de 30 minutes « is not free » ; elle est facturée 125.000 dollars américains. Le PDG de Facebook oriente le débat dès l'entame de l'interview vers son centre d'intérêt : « l'intersection de la technologie et de la façon dont les gens interagissent entre eux » en réponse à la question si la réalité augmentée et la réalité virtuelle vont changer la perception de l'homme. « Ce qui m'a toujours intéressé dans la psychologie, c'est la façon dont fonctionne le cortex cérébral pour être orientée vers la communication avec les autres. Il y a une partie consacrée au langage qui est propre à l'homme. Le cortex visuel est principalement voué à la lecture des émotions et de connexion entre les humains… Et puis il y a les neurones miroirs qui essaient de créer de l'empathie, en s'intéressant à ce qu'il se passe avec les gens autour de nous. Nous sommes faits pour interagir avec notre entourage. Mais la technologie aujourd'hui ne fonctionne pas comme cela. Elle s'appuie sur notre smartphone et est principalement organisée autour des applications et des tâches que remplit le smartphone. C'est ce que je veux améliorer », explique-t-il. Son grand intérêt n'est pas tant de faire évoluer les technologies de l'information, mais de mettre celle-ci au service du rapprochement des gens (c'est exactement ce que font les autres applications de son empire des réseaux sociaux, Facebook, WhatsApp, Instagram). Il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Pour lui, il est temps de passer à l'étape suivante. Sa détermination dans ce sens fait sentir que la communication interactive, sans nul doute, changera l'avenir de l'homme. « Tous les quinze ans apparaît une nouvelle manière d'utiliser l'informatique », rappelle-t-il. Après les windows et navigateurs internet, le web sur mobile accessible à tous est devenu déjà aujourd'hui une évidence « et bientôt, ce sera l'ère de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. Et ce qui distingue ces technologies, c'est qu'elles vous permettent d'être présent à un endroit et d'interagir avec votre entourage ». Dans ce sens, l'équipe du magazine français est tombée à point nommé avec ce qui est en passe de devenir l'étape suivante : le rachat par Facebook de Ctrl-labs, une startup new-yorkaise, qui développe un bracelet connecté pour anticiper nos pensées. Ce bracelet mesure les impulsions électriques transmises par notre colonne vertébrale. Mais jusqu'où veut aller « Zuck » ? C'est comme une obsession de disposer de plus d'informations à travers l'effort de pousser les capacités humaines à l'extrême. « Cela permettra de traiter de manière naturelle davantage d'informations. Notre cerveau peut produire un térabit de données par seconde, soit l'équivalent de 40 films en très haute définition. L'enjeu est de créer une plateforme qui permette à l'humain de s'exprimer de manière plus fluide », explique Zuckerberg.