La perception du Maroc n'est pas la même d'une génération à l'autre. Selon le rapport 2019 d'Arab Barometer V, le Royaume est divisé en deux par générations. Une ancienne génération confiante dans les institutions, à l'opposé des jeunes qui sont de plus en plus frustrés par le manque d'opportunités économiques et politiques disponibles. Le Maroc reste stable, mais l'inquiétude qui règne parmi la jeunesse du pays ne va pas au mieux, surtout dans la tourmente qui a balayé plusieurs pays de la région. L'une des principales priorités du gouvernement devrait être de répondre aux besoins et aux préoccupations de cette génération montante, analyse le rapport. Aux yeux du public, le Maroc doit relever d'importants défis, dont l'économie et la qualité des services publics. La grande majorité des Marocains ont également déclaré que la corruption se trouvait dans les institutions de l'Etat, bien que ce pourcentage ait diminué ces dernières années, ce qui est peut-être attribuable aux efforts déployés pour enrayer ce problème. L'incapacité à résoudre ces problèmes de longue date a également des conséquences pour le gouvernement. Les niveaux de confiance dans les institutions politiques sont faibles et en baisse, en particulier chez les jeunes. Cependant, la confiance reste forte dans l'armée, la police et le système judiciaire. Ces difficultés poussent près de la moitié des Marocains à envisager d'immigrer de leur pays d'origine, y compris sept jeunes sur dix âgés de 18 et 29 ans. Il est essentiel de noter que ceux qui souhaitent émigrer ont également tendance à être ceux qui ont un niveau d'éducation supérieur, qui pourraient être les futurs dirigeants du pays. Probablement un produit du portefeuille marocain, la plupart veulent rechercher des opportunités en Europe, bien qu'un grand nombre d'entre eux disent qu'ils ne quitteraient le Maroc que s'ils obtiennent une autorisation légale. La jeune génération se détourne également de la religion, du moins par rapport aux générations précédentes. Seulement un sur quatre de ces 18 – 29 ans se décrit comme religieux, contre deux tiers de ceux âgés de 60 ans et plus. De même, le soutien à l'islam politique est en forte baisse au Maroc, en particulier chez les jeunes. Celles-ci sont parmi les principales conclusions d'un sondage d'opinion national représentatif mené au Maroc par le baromètre arabe en octobre-décembre 20l8 par le baromètre arabe.