Les industriels des matériaux de construction n'en démordent pas : leur secteur est celui qui pâtit le plus de la taxe parafiscale. « Cela fait plusieurs années que nous demandons la suppression de ces taxes parafiscales qui grèvent notre secteur. Notre requête l'est davantage surtout que ces taxes ne sont plus affectées aux postes pour lesquelles elles avaient été mises en place », martèle David Toledano, président de la Fédération des matériaux de construction (FMC). A force de relancer sans succès les pouvoirs publics sur la question, les industriels des matériaux de construction n'avaient pas hésité en 2016 à adresser au chef du gouvernement une lettre et une étude sur l'impact de ces taxes. Selon ce rapport, les taxes spéciales appliquées aux matériaux de construction (150 DH/T pour le ciment, 10 DH/m3 pour le sable de concassage, 25 DH/m3 pour le sable de mer et 100 DH/T le rond à béton) ont induit une inflation des prix non négligeable. Rien que pour le ciment, l'étude estime que la taxe spéciale sur ce matériau de construction, depuis son instauration en 2002, est responsable d'une hausse de 18% du prix de ce matériau. « Le prélèvement sur le sable, introduit depuis 2013, a entrainé une envolée du prix de ce produit de 15%. La taxe sur le rond à béton, introduite aussi la même année, a induit pour sa part un renchérissement de 2% des tarifs. Répercutées sur le consommateur, ces augmentations ont causé une hausse de prix de 5.000 DH du logement moyen standing », note le rapport. « Outre les consommateurs, les industriels des matériaux de construction sont fortement pénalisés par ces taxes », précise David Toledano qui cite en exemple le cas des opérateurs de l'industrie du béton. Selon le président de la FMC, « face à la concurrence étrangère et à l'informel, ces taxes pénalisent davantage les industriels et impactent le prix des produits fabriqués localement». Et d'ajouter : «Ces prélèvements gênent énormément les producteurs de matériaux de construction qui sont concurrencés d'une façon violente par les produits importés ou de substitution». Et pour cause, ces taxes concernent la production et non pas les ventes. Pour autant, ces industriels ne comptent pas abandonner la bataille. En effet, lors de la préparation du projet de loi de finances 2019, la FMC à travers la CGEM a essayé de faire supprimer les taxes parafiscales sur le ciment, l'acier et le sable.