Après une campagne électorale terne, et des appels au boycott, plus de 23 millions d'électrices et d'électeurs algériens sont appelés aux urnes ce jeudi pour élire les 462 membres de l'Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement) pour les cinq prochaines années, dans un scrutin qui se déroulera dans le cadre de nouvelles dispositions constitutionnelles devant garantir transparence et impartialité. Quelque 500.000 agents encadrant plus de 65.000 centres et bureaux de vote, répartis à travers les 48 wilayas du pays et les 4 zones géographiques à l'étranger, sont mobilisés pour assurer le bon déroulement de ce rendez-vous électoral, auquel sont conviés 23.251.503 électeurs, dont 45,82% de femmes. Les corps de sécurité sont eux aussi mobilisés pour un déroulement dans la quiétude et la sérénité du scrutin. Le Haut Commandement de l'Armée nationale populaire a assuré que « toutes les mesures sécuritaires » ont été prises sur le territoire national et aux frontières afin d'assurer le bon déroulement de la consultation électorale. La Gendarmerie nationale a annoncé l'élaboration d'un plan spécial pour garantir la sécurité au niveau de 60% des centres de vote, alors que la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a fait état de la mobilisation de 44.500 agents de police au niveau national. Les opérations de vote ont débuté à 8h00 du matin et prendront fin à 19h00 le même jour, conformément à la loi organique du 25 août 2016 relative au régime électoral. Le vote pour la communauté nationale à l'étranger (955.426 électeurs, qui doivent choisir leurs 8 représentants à l'APN) et dans les zones éparses (bureaux de vote itinérants) a commencé le 29 avril, comme le prévoit la loi. Plus de 11.300 candidats portés sur 938 listes, dont 716 appartenant à 63 partis politiques et le reste présenté par des alliances de partis et des indépendants, sont en lice pour ce scrutin. Seuls le parti du Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), majoritaires dans l'Assemblée sortante, ont présenté des listes de candidats dans l'ensemble des 52 circonscriptions électorales. Ils sont, notamment, suivis par l'alliance Mouvement de la société de la paix-Front du changement (51 listes), le parti Tajamoue Amel El Djazair (49 listes) et l'alliance Nahda-Adala-Bina (48 listes). Selon le site d'information algérien TSA, plus du taux de participation, c'est le remodelage de la cartographie partisane qui constitue l'autre enjeu du scrutin. Les partis de l'opposition qui ont fait le choix de participer aux législatives jouent gros. Certains y laisseront des plumes. D'autres forces pourraient émerger. Le pouvoir va sans doute mettre à profit les résultats pour remodeler le paysage politique, souligne la même source qui s'interroge sur l'ampleur du remodelage et ses objectifs. Ces élections interviennent aussi après la dissolution de l'ancien DRS, considéré comme l'architecte de la fraude électorale. L'administration sera-t-elle en mesure de garantir la transparence des élections de demain et de concrétiser « l'impartialité » défendue par Bouteflika dans son dernier discours ?, s'interroge encore TSA.