C'est le troisième scrutin présidentiel que les autorités tentent d'organiser cette année, après ceux du 18 avril dernier qui devait ouvrir la voie au cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, avant qu'il ne soit contraint à démissionner, et du 4 juillet 2019 qui avait dû être annulée, aucun candidat ne s'étant déclaré face à l'ampleur de la contestation sociale. Les bureaux de vote ont ouvert ce jeudi à 08H00, pour une élection présidentielle très attendue. Dans ce scrutin, plus de 24,5 millions d'Algériens sont appelés à élire le successeur d'Abdelaziz Bouteflika parmi cinq candidats, dans une atmosphère très tendue marquée par des protestations sociales qui durent depuis le 22 février dernier. En course pour la magistrature suprême du pays figurent l'ancien Premier ministre et président du parti "Talaie el Hourriyet", Ali Benflis, l'ancien chef de gouvernement, "Abdelmadjid Tebboune", l'ancien ministre de la Culture et actuel secrétaire général par intérim du Rassemblement National Démocratique (RND), Azzedine Mihoubi, l'ancien ministre de Tourisme et président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina et le président du parti "Front Al-Moustakbel", Abdelaziz Belaid. Le ministère de la Défense nationale avait ordonné au personnel militaire d'aller voter "en tenue civile" et ce, à l'instar de "leurs concitoyens au niveau des bureaux de vote dans lesquels ils sont inscrits". Ce scrutin présidentiel est organisé, pour la première fois, par l'Autorité nationale indépendante des élections, une instance créée dans le sillage des revendications du mouvement populaire enclenché le 22 février dernier. Cette instance électorale aux destinées de laquelle préside l'ancien ministre de la Justice, Mohamed Chorfi, est chargée de "superviser toutes les étapes du processus électoral, depuis la convocation du corps électoral jusqu'à l'annonce des résultats préliminaires". Mercredi, l'ANIE avait affirmé que "toutes les conditions étaient réunies pour le bon déroulement de l'élection présidentielle à travers toutes les régions des pays". "Les préparatifs pour la Présidentielle se déroulent de façon régulière à tous les niveaux et les étapes", a déclaré à la presse le chargé de l'information auprès de cette Autorité, Ali Draâ. En Algérie, l'élection présidentielle a lieu au scrutin uninominal, à deux tours, à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si au premier tour du scrutin, aucun candidat n'obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, un deuxième tour est alors organisé dans un délai qui ne doit pas dépasser les 30 jours. Les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour, participent au second tour.