La majorité présidentielle sortante remporte les élections législatives en Algérie, un scrutin marqué par une abstention record. Le Front de libération nationale (FLN) a encore une fois remporté les élections législatives. Au grand dam d'un peuple algérien désireux de changement. Selon les résultats officiels, les trois formations de la majorité présidentielle totalisent 249 sièges sur les 389 que compte l'Assemblée populaire nationale (APN, Chambre basse du Parlement algérien). Le FLN arrive en tête avec 136 sièges, devant le Rassemblement national démocratique (RND), qui compte 62 sièges, soit un de plus que dans la précédente assemblée. Le Mouvement de la société pour la paix ( MSP islamiste), contrairement aux résultats préliminaires, perd un siège. Au lieu de 52 sièges, il n'en a eu que 51. Pour ce qui est du Front national algérien (FNA), qui a gagné deux sièges, il est désormais représenté par 15 élus à l'Assemblée populaire nationale. Le Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), lui, a perdu ses deux sièges. Toutefois, la victoire du FLN demeure très relative vu le faible taux de participation qui s'élève à 35,67% contre 35,65% selon le bilan préliminaire annoncé vendredi par M. Zerhouni. Jamais depuis l'indépendance de 1962, l'Algérie n'a connu un aussi fort taux d'abstention. Plusieurs formations ont, par ailleurs, contesté la transparence des élections dont le Front des forces socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed. Son premier secrétaire, M. Touati, n'a pas hésité à accuser les trois partis de l'Alliance présidentielle (le FLN, le RND et le MSP) d'avoir eu recours à la fraude lors des opérations de vote en usant des moyens financiers et des pressions dont ils disposent. Plus explicite, Karim Touati dénonce que des ministres ont usé de leur statut, utilisé les deniers publics et recouru à l'administration en vue de ratisser large auprès des électeurs. «Des agents de l'administration sont devenus leurs alliés pour gonfler les résultats à leur profit !», accusera-t-il . D'autre part, il faut rappeler que le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui a pris nouvellement le nom de «Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) avait appelé au boycott du scrutin. De même que Abassi Madani et Ali Ben Hadj, les anciens chefs du Front islamique du salut (dissous). Toutefois, certains observateurs ont affirmé que le fort taux d'abstention n'est pas le résultat des appels en série au boycott. Il reflète la méfiance du peuple algérien à l'égard d'une classe politique en rupture de ban.