Les candidats aux élections législatives du 17 mai en Algérie ont débuté, jeudi 26 avril, leur campagne pour convaincre les électeurs algériens de les élire à l'Assemblée nationale populaire. La campagne officielle des élections législatives du 17 mai en Algérie s'est ouverte jeudi 26 avril. Du 26 avril au 14 mai, les 120.229 candidats (1.042 listes partisanes et 100 listes indépendantes) vont tenter de convaincre les 18,7 millions d'électeurs algériens de les élire à l'Assemblée nationale populaire (ANP), Chambre basse du Parlement qui compte 389 sièges. Il s'agit de la troisième élection pluraliste depuis l'instauration du multipartisme en 1989. Les législatives de la fin 1991 avaient été interrompues en cours de route en raison de la percée du Front islamique du salut (FIS). Après que ce parti islamiste, aujourd'hui dissous, eu remporté le premier tour, l'armée s'en est mêlée par le biais d'un coup d'Etat. Plusieurs partis ont choisi le boycott de ces élections, dont principalement le Front des forces socialistes (FFS), et les deux partis du Mouvement pour la réforme nationale (MNR, islamiste) et le Mouvement démocratique et social (MDS), en proie à des dissidences.Pour le FFS, le plus vieux parti d'opposition, ce scrutin risque fortement d'être entaché d'irrégularités. D'ailleurs, tout comme les précédentes échéances électorales, les élections du 17 mai se dérouleront sous le signe de l'état de siège. Le ministre algérien chargé des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, avait exclu la levée de l'état d'urgence en Algérie en vigueur depuis février 1992 en brandissant l'alibi sécuritaire. Les partis d'opposition y voient un moyen d'étouffer l'activité politique partisane. Pour leur part, les anciens responsables du FIS, comme Ali Belhaj et Abassi Madani, qui avaient bénéficié de l'amnistie prévue dans la charte pour la réconciliation nationale du président Abdelaziz Bouteflika, n'y sont pas invités. Ils ont, en effet, vu leurs demandes de participation au jeu électoral rejetées par le ministère de l'Intérieur. Les islamistes dits «modérés», eux, seront présents à travers deux formations, le Mouvement de la société pour la paix (MSP, qui siège dans la coalition présidentielle aux côtés du FLN et du RND) et En-Nahda. Et le courant «nationaliste», lui, sera représenté par l'ancien parti unique, le Front de libération nationale (FLN), qui détient la majorité dans l'Assemblée sortante, et le Rassemblement national démocratique (RND), présidé par l'ex-chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. La presse algérienne s'attend, toutefois, que ce scrutin enregistre un taux d'abstention record. Le quotidien "El Watan" estime que «l'enjeu pour les autorités sera donc de convaincre les inscrits d'aller voter». «Entreprise difficile, renchérit le journal, en raison, entre autres, du bilan désastreux de l'Assemblée populaire nationale sortante». Pour "Liberté", le constat est accablant : « Lorsqu'on sait que la crédibilité de la législature 2002-2007 a été non seulement entachée par l'absentéisme flagrant des députés, mais aussi par le manque criant de réactivité, notamment leur refus d'adopter la loi sur la déclaration de leur patrimoine, il est tout à fait aisé de conclure que les partis auront fort à faire pour développer un discours qui passe, au sein d'une population qui ne voit toujours pas le retour d'ascenseur des députés dans l'amélioration de son quotidien».