Alors que la campagne électorale s'est achevée lundi, à trois jours des élections locales, l'appel au boycott bat son plein à Alger. Comme lors des élections législatives du 30 mai dernier, c'est en Kabylie que la campagne anti-vote est la plus virulente. Alors que la campagne électorale s'est achevée lundi, à trois jours des élections locales, l'appel au boycott bat son plein à Alger. Comme lors des élections législatives du 30 mai dernier, c'est en Kabylie que la campagne anti-vote est la plus virulente. A quelques heures des communales, l'Algérie retient son souffle. Certains acteurs politiques majeurs qualifient l'ambiance préélectorale de « terrorisme politique exercé sur les citoyens. Certains policiers en appelant au vote n'hésitent pas à traiter les autres de traîtres. Les abstentionnistes, quant à eux, proclament que la participation revient à alimenter un régime autoritaire et donc cautionner ceux qui agissent contre les intérêts de l'Algérie ». En bafouant la liberté de choix des Algériens, la classe politique les encourage à renoncer à prendre part à la vie politique. C'est bien pourquoi, quand ils ne manifestent pas, c'est dans l'indifférence que les Algériens vivent ces élections. Jamais une élection n'aura charrié autant d'inconnues que celle à laquelle est convié jeudi le peuple algérien. A nouveau, l'Algérie entre dans une phase d'incertitudes. Et, dans le même temps, la révolte qui gronde en Kabylie pose un sérieux problème à ceux qui pensaient pouvoir expédier les élections pour les mairies et les assemblées départementales avec le même cynisme, et le mépris des électeurs, que les fois précédentes. Le respect de la loi n ‘est pas encore rentré dans la culture de l'administration algérienne. « Qu'avons-nous fait de notre indépendance?» s'interroge un éditorialiste algérien, qui dresse un tableau sombre d'un pays où l'indépendance a été confisquée par un pouvoir militaire rejeté par le peuple. Comment peut-il en être autrement face à la politique d'exclusion de la société civile. En s'émancipant du colonialisme français, les Algériens ont obtenus une nationalité, mais n'ont jamais eu accès à la citoyenneté. Après quarante ans d'indépendance, le bilan n'est guère réjouissant en Algérie : le pays tangue , l'économie vacille, les assassinats se comptent par milliers et la terreur s'installe. C'et ce bilan que les Algériens ne veulent pas cautionner et pour cela que la campagne électorale s'est achevée dans la morosité et sans susciter de passion. C'est une campagne qui s'est étirée dans l'indifférence quasi général et les discours ressassés n'intéressent plus grand monde. A l'avance, on sait que le suffrage est sans véritable enjeu et donc politiquement improductif pour des partis en quête de légitimité et socialement évanescent pour les citoyens.