Le Programme national d'évaluation fait ressortir « une carence générale » en langues et en mathématiques, selon des résultats portant sur 34.109 élèves des établissements publics et privés. Le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) a relevé, mercredi à Rabat, que le Programme national d'évaluation des acquis (PNEA) des élèves du tronc commun 2016 fait ressortir une carence générale dans les acquis linguistiques (arabe et français) et mathématiques des élèves. Présentés par la directrice de l'Instance nationale d'évaluation (INE) au sein du CSEFRS, Rahma Bourqiya, lors d'une conférence de presse, les résultats de ce programme font état d'une incompatibilité entre les objectifs fixés par le système éducatif et les acquis des élèves. Les résultats de cette évaluation, qui a porté sur 34.109 élèves des établissements publics et privés avec la participation de 46.006 enseignants et 543 directeurs, montrent que la langue française a enregistré le plus bas niveau sur le plan national, avec 23% des objectifs réalisés pour les élèves du tronc commun « Littérature et sciences humaines » et 38% pour les mathématiques. S'agissant du tronc commun « sciences », une moyenne très basse a été enregistrée en langue française, fait observer ledit programme, notant que les élèves de ce tronc ont réussi à avoir la moyenne dans la matière « Sciences de la vie et de la terre ». En mathématiques, 84% des étudiants scientifiques affichent un score inférieur à la moyenne, dont 54% n'ont pas dépassé les 33% de la réussite scolaire, selon les résultats de ce programme qui enregistre par ailleurs une évolution des étudiants du tronc commun « technique » qui l'emportent en termes de scores aussi bien dans les langues que les matières scientifiques. Le programme d'évaluation des acquis des élèves du tronc commun relève le danger qui guette l'enseignement au Maroc étant donné que nombre de facteurs notamment l'environnement socio-économique, familial et éducatif de l'élève influent négativement sur son rendement scolaire. Ce programme, qui sera réalisé tous les 4 ans dans le cadre de la continuité et du suivi régulier de la mise en œuvre de la vision stratégique du CSEFRS, se veut un mécanisme d'évaluation des acquis des élèves et du rendement interne du système éducatif. Inscrit dans le cadre de l'élaboration de la vision stratégique 2015-2030, ce programme a pour ambitions d'évaluer les acquis des élèves, de déterminer l'impact des pratiques éducatives sur ces acquis et d'évaluer la qualité de l'environnement scolaire des établissements d'enseignement. Pour sa part, le président du CSEFRS, Omar Azziman, avait souligné lors de cette rencontre dédiée à la présentation des résultats du programme national d'évaluation des acquis des élèves du tronc commun et des conclusions du projet de rapport sur l'éducation non formelle, que cette 11ème session du Conseil était exceptionnelle en terme de réalisations et de résultats. « Cette 11ème session constitue un moment fort dans la trajectoire de notre Conseil parce qu'elle se tient à mi-parcours de notre mandat », a-t-il indiqué, précisant que la loi régissant l'organisation et le fonctionnement du Conseil, ouvre la possibilité de revoir la composition des Commissions et la répartition des membres en leur sein comme elle autorise l'éventualité d'une réélection des présidents et rapporteurs des Commissions Permanentes et des membres du bureau dans un climat serein, démocratique et responsable. M. Azziman a également précisé que cette session constitue une occasion pour s'attarder sur les réalisations les plus marquantes qui ont rythmé l'action du conseil durant les deux années et demie passées et lors desquelles il a été question de dresser un bilan du Conseil. Il a aussi indiqué que cette 11ème session a permis d'aborder des sujets à caractère sensible à savoir le projet de rapport sur l'éducation non formelle et le programme d'évaluation des acquis des élèves (PNEA) dont les résultats ont fait ressortir des carences en matière d'acquis, soulignant la nécessité d'effectuer des diagnostics en vue de remédier aux lacunes et réaliser l'évolution escomptée. Le président du Conseil a, dans ce sens, relevé que le gouvernement s'attelle sur l'élaboration d'une loi-cadre qui comportera les orientations essentielles de la vision stratégique 2015-2030, en vue de garantir la continuité et l'application de la réforme et de la vision.