Le Français Boubaker El Hakim, considéré comme un cadre du groupe terroriste « Etat islamique », a été tué par la coalition qui combat le groupe djihadiste en Syrie et en Irak, a confirmé samedi le Pentagone. Sa mort avait été annoncée début décembre par l'association Rakka is Being Slaughtered Silently, un collectif syrien d'opposants à Daech et au régime syrien. Le Monde avait indiqué qu'une frappe de drone avait bien visé El Hakim le 26 novembre tandis qu'il circulait en voiture. Selon l'association, il a été tué le 26 novembre par une frappe de drone à Raqqa, capitale autoproclamée du groupe djihadiste, mais cette information n'avait pas été confirmée officiellement à ce stade par la coalition. Né à Paris, Boubaker El Hakim est une figure de l'islamisme violent bien connue de l'antiterrorisme depuis une dizaine d'années, qui a d'abord combattu dans les rangs d'Al-Qaida en Irak, à partir de 2003-2004, avant de rallier l'EI. Il a revendiqué l'assassinat en 2013 des opposants laïques tunisiens Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Il avait été condamné en mai 2008 à Paris à sept ans de prison ferme, avec une période de sûreté des deux tiers, dans le procès de la filière des « Buttes-Chaumont » qui envoyait de jeunes Parisiens faire le djihad en Irak dans les années 2000. Il avait été libéré en janvier 2011. A l'époque, il apparaissait comme l'un des organisateurs de cette filière au côté d'un « émir » autoproclamé, Farid Benyettou. Parmi leurs émules figurait Cherif Kouachi, l'un des deux frères qui ont commis l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. La justice antiterroriste n'a émis aucun mandat d'arrêt contre El Hakim en lien avec la série d'attentats perpétrés en France depuis 2015 mais les enquêteurs s'interrogent sur son rôle.