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Bras de fer avec l'Espagne : une débâcle algérienne
Publié dans Barlamane le 06 - 04 - 2025

Lors de sa rencontre avec des médias nationaux, le 23 mars, le président algérien a déclaré : «Nos relations avec l'Espagne sont revenues à la normale après une période de froid et d'incompréhension. Les choses ont repris normalement, l'ambassadeur est là-bas, les relations commerciales ont repris.»
Le 27 décembre 2023, le ministre algérien des affaires étrangères, Ahmed Attaf, déclarait dans une interview à une chaîne arabe, que l'Espagne avait modifié sa position sur la question du Sahara marocain et s'était rangée à l'avis des autres pays européens.
Qu'en est-il en réalité ?
Le 18 mars 2022, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a adressé une lettre au roi Mohammed VI, dans laquelle il a exprimé le soutien de l'Espagne au plan d'autonomie marocain pour le Sahara marocain, qualifiant l'initiative marocaine de «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible» pour la résolution du différend.
La réaction d'Alger ne s'est pas fait attendre : l'ambassadeur algérien a été rappelé pour consultations dès le lendemain, pour marquer la mauvaise humeur des autorités algériennes contre ce qu'elles ont qualifié de «brusque revirement de position» du gouvernement espagnol.
En avril 2022, une déclaration conjointe entre l'Espagne et le Maroc, publiée à la suite d'une visite de Pedro Sánchez à Rabat, a réaffirmé le soutien espagnol au plan d'autonomie marocain et établi une nouvelle feuille de route pour renforcer les relations bilatérales.
L'Algérie a alors pris une série de mesures de représailles ciblées pour faire pression sur l'Espagne : suspension du traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération entre les deux pays, restrictions commerciales unilatérales, gel d'autorisations d'importations, et ralentissement des flux bancaires.
Cependant, le gouvernement espagnol est resté inflexible. Le 8 juin 2022, Sánchez a réaffirmé à la tribune du Congrès son soutien à la proposition marocaine sur le Sahara. Il a plaidé pour une «solution consensuelle» dans le cadre de l'ONU.
La colère du régime algérien et ses attaques se sont concentrées sur le président du gouvernement espagnol. Le président algérien a affirmé que l'Etat algérien n'a pas de problème avec l'Espagne en tant que pays et peuple, mais plutôt avec le gouvernement, à sa tête Pedro Sanchez, qui a «renié la position historique de son pays sur le conflit du Sahara.» Pour le gouvernement algérien, Sánchez était le seul responsable du «revirement» espagnol. «Pour voir une amélioration dans les relations entre les deux pays, le gouvernement Sánchez doit tomber», titrait le journal algérois L'Expression.
C'était mal connaître le système politique espagnol. «Il y a des moments où nous sommes gouvernement et opposition, mais il y a des moments où nous devons être l'Espagne, et c'est un moment où nous devons être l'Espagne», a dit le ministre des affaires étrangères José Manuel Albares. Il a déclaré que la position de l'Espagne sur le Sahara occidental est «très claire» et «souveraine», réaffirmant le soutien au plan d'autonomie marocain et soulignant que l'Espagne est libre de prendre ses propres décisions de politique étrangère.
Le 21 septembre 2022, dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le président du gouvernement espagnol a abordé la question du Sahara marocain, affirmant que l'Espagne «ne peut pas remuer les conflits du passé.»
Sans évoquer le plan d'autonomie marocain, ce qui a été interprété par certains observateurs comme un changement de ton par rapport à la position exprimée en avril, il s'est borné à exprimer le soutien de l'Espagne à une solution politique mutuellement acceptable, conforme à la Charte des Nations unies et aux résolutions du Conseil de sécurité.
Sánchez a également réaffirmé le soutien total de son gouvernement aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental et a souligné l'engagement continu de l'Espagne à aider la population sahraouie dans les camps de réfugiés, en tant que principal donateur international d'aide humanitaire.
À la 78e session de l'Assemblée générale de l'ONU, en septembre 2023, Pedro Sánchez s'est exprimé à propos du Sahara dans des termes à ceux employés lors de la session de 2022, sans mentionner le plan d'autonomie marocain.
Il a réitéré les trois points qui sont devenus les éléments de langage dans les déclarations officielles espagnoles sur cette question : soutien de l'Espagne à une solution politique mutuellement acceptable, soutien aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, engagement de l'Espagne sur le plan humanitaire.
En novembre 2023, un ambassadeur algérien a été nommé à Madrid, dans le cadre d'une «normalisation» voulue par Alger. Le gouvernement algérien a en effet vu dans le discours de Sánchez un «changement à 180 degrés», selon les termes d'Ahmed Attaf, qui a ainsi justifié la reprise des relations avec Madrid.
Mais à y regarder de plus près, ce «changement» proclamé semble relever davantage de la sémantique diplomatique que d'un rééquilibrage réel. Le dégel progressif s'est opéré sans conditions, alors même que le grief principal d'Alger – le soutien espagnol au plan marocain d'autonomie – n'a jamais été levé ni même atténué.
Si le ton a changé à Alger, il n'a pas varié à Madrid. Depuis la décision du gouvernement Sánchez, en mars 2022, aucun changement notable n'a été observé dans la ligne espagnole. Et ce, en dépit des mesures de rétorsion algériennes et d'une campagne médiatique virulente.
Les autorités algériennes le savent, mais elles pratiquent le déni, mais parfois la communication est défaillante. Recevant récemment l'ambassadeur d'Espagne, le président de l'Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, a exprimé son regret face au «revirement» de l'Espagne sur la question du Sahara, l'appelant à «revenir à sa position historique de neutralité.» Ce paragraphe, qui figurait dans un communiqué officiel publié par les médias algériens, a été vite retiré.
Alger, acculé, cherche à rompre un isolement croissant dans un contexte régional mouvant. Mais cette posture d'ouverture, aussi pragmatique soit-elle, est en réalité un aveu d'échec. Ce qui est présenté aujourd'hui comme une normalisation est une capitulation. La diplomatie algérienne tente de se repositionner, mais sur des bases profondément déséquilibrées car la crédibilité du régime algérien a été sérieusement compromise et l'esprit de confiance mutuelle paraît encore bien lointain.


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