Les importations de gaz naturel en Espagne ont reculé de 14,4 % en 2024, atteignant 339 153 GWh, selon les données de la Corporation des réserves stratégiques de produits pétroliers (Cores). Si l'Algérie demeure le principal fournisseur de Madrid, la Russie s'est maintenue à la deuxième place malgré une baisse de 0,5 % par rapport à 2023 et les restrictions imposées par la communauté internationale après l'invasion de l'Ukraine en février 2022. En valeur nette, après déduction des exportations, l'Espagne a importé 303 068 GWh, soit un repli de 5,6 %. La part du gaz acheminé par gazoduc a bondi de 68,9 % tandis que les livraisons sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) ont chuté de 24,9 %, représentant 63,1 % des importations totales. Le Maroc, premier débouché du gaz espagnol Si les importations espagnoles se sont contractées, les exportations ont enregistré une baisse encore plus marquée, de l'ordre de 52,1 %. Près des deux tiers (62,3 %) ont transité par gazoduc et c'est vers le Maroc que ces flux ont été les plus importants. Le royaume a absorbé 26,9 % des exportations espagnoles de gaz, devançant ainsi la France (25,9 %). Ce rôle de premier client s'inscrit dans la reconfiguration des échanges énergétiques entre les deux voisins, alors que Rabat a progressivement renforcé son approvisionnement via l'Espagne, notamment depuis la fermeture en 2021 du gazoduc Maghreb-Europe par l'Algérie. Malgré le ralentissement des flux d'importation, la place du Maroc dans la stratégie gazière espagnole confirme l'interdépendance énergétique croissante entre les deux pays, sur fond de recomposition des équilibres régionaux.