Des membres de l'Association nationale des ovins et caprins (ANOC) accusent son président, Abderrahmane Majdoubi, de «détournement et de dilapidation de fonds publics ainsi que d'irrégularités administratives et comptables.» Dans une correspondance adressée à la présidente de la Cour des comptes, Zineb El Adaoui, ils réclament «l'ouverture d'une enquête approfondie sur la gestion financière de l'organisation», qui traverse une période délicate marquée par des luttes intestines. Le document, dont la presse locale a obtenu copie, met en cause l'octroi de marchés publics à des entreprises établies dans la région d'origine du président, en marge des règles de transparence et de concurrence. Il souligne également «l'attribution d'un contrat d'envergure en 2024 à une société nouvellement créée, sans critères de sélection rigoureux», alimentant ainsi «des soupçons de favoritisme.» Les signataires dénoncent, en outre, «des anomalies dans la gestion financière, notamment l'octroi d'indemnités de déplacement au trésorier alors qu'il dispose d'un véhicule de fonction, en contradiction avec le règlement intérieur.» Ils accusent également les dirigeants de l'ANOC «de falsifier les rapports financiers en présentant des comptes globaux et imprécis, dissimulant ainsi des excédents et des informations essentielles aux adhérents.» Les plaignants alertent «sur une possible manipulation des statistiques d'élevage avec une surestimation des effectifs de cheptel afin d'obtenir indûment des subventions publiques.» Sur le plan administratif, ils reprochent au président «de ne pas avoir convoqué de réunion du bureau exécutif en 2024 et de restreindre la représentativité de certaines races ovines, telles que la race Timahdite, pour consolider son contrôle sur le conseil d'administration.» Les contestataires affirment également subir des représailles pour avoir exigé plus de transparence, évoquant des exclusions arbitraires et la modification du découpage territorial de l'ANOC afin de réduire l'influence de certains opposants. Face à ces accusations, l'ANOC a rejeté toute implication dans des pratiques frauduleuses. Dans un communiqué transmis à la presse, elle affirme ne percevoir aucun soutien financier sous forme de «subventions de filières» et assure que l'ensemble des aides destinées aux éleveurs ont été distribuées conformément aux réglementations en vigueur. L'association soutient, par ailleurs, que ses opérations «sont soumises à un contrôle comptable et à des vérifications sur le terrain par les autorités compétentes.»