La société israélienne BlueBird Aero Systems, filiale partiellement détenue par l'entreprise publique Israel Aerospace Industries (IAI), s'apprête à lancer prochainement la production de drones au Maroc. Bien que l'usine existe déjà, contrairement à des informations de presse embrouillées, elle sera bientôt opérationnelle et son démarrage n'est tributaire d'aucun aléa géopolitique. Ce projet marque une nouvelle étape stratégique dans le partenariat technologique entre Israël et le Maroc. Axé sur le développement d'aéronefs à la pointe de l'innovation, il s'inscrit dans un contexte de coopération renforcée et illustre les ambitions communes en matière de défense et de technologie de pointe. Le 13 avril 2024, le patron de la société israélienne BlueBird Aero Systems, détenue en partie par l'entreprise publique Israel Aerospace Industries, a affirmé qu'une unité de production d'aéronefs sans pilote (ASP) avait été établie au Maroc et qu'elle entamerait sa production dans un délai à préciser. Une information établie. Nos confrères de Yabiladi commettent une déplorable confusion reprise sans discernement par TSA Algérie. Dans un article très court et non-sourcé, publié le 25 décembre, ils redisent que «le PDG de la société israélienne d'armement BlueBird Aero Systems a annoncé la ''construction'' d'une usine de production de drones au Maroc» et dévoilent que «huit mois après cette annonce, [on] (sic !) apprend que les travaux ont commencé.» Problème : cette installation existe déjà, et c'est le PJD de BlueBird Aero Systems qui l'a affirmé au site espagnol Zona-Militar : «Nous avons déjà construit un site de production au Maroc, qui entamera ses opérations dans un avenir proche», a assuré Ronen Nadir, sans dévoiler une date. Plus loin, Yabiladi croit savoir que «des experts israéliens sont au royaume pour superviser les opérations», et ajoute que «le rythme de l'installation de cette unité a été impacté par l'offensive israélienne sur Gaza.» Ces propos ne reposent sur aucune réalité La présence d'experts israéliens sur le terrain à cette période n'a été approuvé par aucune source. De plus, le rythme des opérations de BlueBird Aero Systems ne peut nullement être affecté par des événements externes. D'où viennent donc ces allégations erronées que bancales ? Démenti officiel Contactée par Barlamane.com, BlueBird Aero Systems a assuré que la société «attache une grande importance à son partenariat stratégique avec l'armée marocaine et se félicite du succès des systèmes WanderB-VTOL et ThunderB-VTOL.» Le WanderB-VTOL est un drone à décollage et atterrissage vertical (Vertical Take-Off and Landing), combinant la capacité d'opérer dans des espaces restreints avec l'efficacité d'un vol de type aéronef fixe pour des missions de longue durée. Le ThunderB-VTOL, quant à lui, est un système avancé de reconnaissance, conçu pour des opérations à long rayon d'action, offrant une endurance et une fiabilité exceptionnelles. Deux appareils que possède l'armée marocaine. L'entreprise a précisé qu'elle envisage «une collaboration et une croissance continues dans le cadre de cette relation» et qu'aucune nouvelle annonce au sujet de son usine au Maroc n'existe encore. Ce qu'il faut surtout retenir Selon nos informations, les regards se dirigent surtout vers Elbit Systems, l'entreprise israélienne spécialisée dans les systèmes de défense qui a annoncé en mi-2023 son intention d'inaugurer deux usines de drones au Maroc. Ce projet, a-t-on appris, verra bientôt le jour dans le cadre de l'accord déjà acté avec les autorités israéliennes pour l'acquisition du système de défense antiaériennes Barack MX fabriqué par le groupe Israel Aerospace Industries. Comme nous l'avions rappelé, Rabat a commandé 150 drones eVTOL auprès de BlueBird Aero Systems Pour rappel, Israël et le Maroc avaient conclu, fin 2021, un accord-cadre de coopération sécuritaire, lors d'une visite de Benny Gantz, ministre israélien de la défense de l'époque, à Rabat. Cet accord porte notamment sur «la réglementation de la coopération en matière de renseignement, la vente de matériels sécuritaires, la formation conjointe et le renforcement des liens étroits entre les industries de la défense.»