Le Maroc s'approvisionne en technologie israélienne de manière accélérée. À la mi-février, Rabat et IAI ont conclu un accord d'une valeur de 500 millions de dollars, pour l'acquisition d'un système de défense antiaérien et antimissile Barak MX. Rabat ne lésine pas sur les moyens pour passer des commandes de drones de pointe destinés à des missions militaires de reconnaissance et de renseignement. Le Maroc s'est offert 150 drones WanderB et ThunderB VTOL, fabriqués par la société israélienne BlueBird (détenue à 50 % par Israel Aerospace Industries -IAI-) et évalue l'achat de plusieurs aéronefs UAS de fabrication israélienne, d'après des informations médiatiques. Une partie de la production de ces drones sera réalisée au Maroc, aussi bien ceux destinés aux missions ISR que ceux qui sont armés. Le WanderB se distingue par sa capacité à opérer n'importe où sans avoir besoin de piste et peut décoller et atterrir verticalement. Il se caractérise par son faible niveau sonore puisqu'il utilise des moteurs électriques. Ce n'est pas la première fois que le Maroc négocie avec l'industrie israélienne. L'année dernière, IAI a facturé au Maroc, pour 22 millions de dollars, une commande de plusieurs appareils sans pilote Harop. De plus, toujours en 2021, le magazine officiel des Forces armées royales marocaines a confirmé un accord entre l'armée et la société israélienne BlueBird Aero Systems, qui comprenait des drones WanderB, qui ont été testés lors de manœuvres militaires par l'armée marocaine dans la région de Ouarzazate en juin 2019. Le prix de la transaction était estimé à 50 millions de dollars. Au-delà de ces achats d'équipement sophistiqués, le Maroc aspire à mettre en place sa propre production nationale. «L'objectif est d'installer des unités industrielles pour fabriquer des drones, au Maroc, grâce à la technologie israélienne, avait déclaré Nizar Derdabi, ancien officier supérieur de la gendarmerie royale et expert en questions de sécurité. Le taux d'intégration locale, faible au début, est appelé à augmenter au fil des années.» Israël, mais la Turquie aussi En avril 2021, Rabat a commandé en avril au total 13 drones de combat Bayraktar TB2 «dans le cadre de la modernisation de l'arsenal des FAR afin de se préparer à faire face à tout danger et aux récentes hostilités», avait indiqué le forum Far-Maroc, source crédible sur les questions. À la suite du contrat passé avec la compagnie turque Baykar, d'un montant de 70 millions de dollars, du personnel militaire marocain a suivi un programme de formation en Turquie durant plusieurs semaines semaines, a précisé le site spécialisé. Le Maroc utilise déjà des avions sans pilote à des fins de renseignement et de surveillance de ses frontières, selon des experts militaires de ce pays. Fin novembre 2021, Rabat et Tel-Aviv ont signé un accord d'entente militaire historique, le premier entre Israël et un pays du monde arabe. Celui-ci est censé fournir «un cadre solide pour formaliser les relations sécuritaires et soutenir des collaborations futures», selon un communiqué du ministère de la défense israélien. En toile de fond, une coopération plus profonde dans le renseignement et l'approvisionnement.